L’assassinat du journaliste Martinez Zogo peut bien cacher quelque chose de plus grand au Cameroun. Beaucoup d’observateurs et spécialistes de la politique craignent que le regretté soit piégé, notamment avec les documents top secret qui lui ont été remis et qui prouveraient la culpabilité de Jean-Pierre Amougou Belinga et des ministres dans les affaires de détournement.
Plus on s’y penche, davantage on se fait à l’idée que tout était prémédité : la réaction saboteuse du journaliste, les représailles des personnes qu’il dénonce aux yeux du monde, la vague d’arrestation, le nettoyage général, etc.
« A qui profite réellement ce crime », c’est une question que s’est posée une citoyenne vivant à l’extérieur, qui lui a permis d’envisager le pire qui pourrait arriver.
Assassinat de Martinez Zogo : le Game of Thrones version Cameroun ou l’effondrement de l’oligarchie mise en place depuis plus d’un demi-siècle ?
C’est de notoriété publique, le Cameroun est à la croisée des chemins, la fin d’un règne qui entraîne avec elle la guerre de succession. Jamais dans l’histoire de ce pays on avait assisté à un scénario aussi macabre digne des grands films hollywoodiens. Pour l’assassinat d’un seul homme, on aurait dit-on mobilisé tout l’appareil de l’Etat.
La DGRE, les militaires, les officiers de gendarmerie, les magistrats, les ministres, les hauts fonctionnaires, le "puissant homme d’affaires" Jean-Pierre Amougou Belinga et tout son entourage, sans compter les commandos venus du Nord, et de l’Extrême Sud.
C’est tout le cœur de la République qui semble avoir été mobilisé pour l’assassinat d’un simple civil qui n’était pas connu pour avoir une sécurité à son service.
La question qui interpelle donc les esprits en ce moment est de savoir pourquoi ? Pourquoi tout ça quand on sait que même les plus petits microbes de nos villes et campagnes arrivent à assassiner les individus dans le silence le plus total ?
En vérité en vérité je vous le dis, si les coupables semblent être désignés, la vérité de cette affaire cache encore une réalité beaucoup plus obscure.
Ne crions pas encore victoire, car nous ne sommes qu’au début. La guerre de succession qui se mène au Cameroun depuis un moment est rude et sans pitié. C’est la nuit des longs couteaux et beaucoup de têtes vont tomber.
Les clans en jeu dans cette bataille sont tout autant puissants les uns que les autres et ça va saigner. Pour preuve, un autre journaliste a été assassiné à la suite de Martinez.
Depuis lors, pas un jour ne passe sans qu’on ne découvre un corps ici et là, le dernier en date remonte il y a moins de 24h, la découverte des restes d’un jeune homme en service à Orange Cameroun dont les circonstances de sa mort restent encore à élucider.
Tout comme le journaliste assassiné après Martinez, en savait-il un peu trop ? Au regard du poste qu’il occupait à Orange, aurait-il été utilisé pour manipuler les lignes téléphoniques et les communications ? Rien n’est à exclure.
Malgré l’arrestation de Jean-Pierre Amougou Belinga et son clan, nous pouvons vivre un revirement de situation à tout moment. Car ce qui est en train de se jouer va bien au-delà du simple assassinat de Martinez Zogo.
C’est la troisième République qui est en marche et Martinez malgré lui en était tout simplement le pion. Ce dernier a été utilisé comme un appât pour bouleverser l’oligarchie mise en place depuis un demi-siècle.
Pour essayer d’élucider ce qui pour l’heure semble être un mystère, commençons à nous poser les bonnes questions : Qui donnait les informations à Martinez Zogo ?
L’alerte sur l’enlèvement de Martinez et le scénario du comment il allait être assassiné a été donné bien longtemps avant sa disparition. Quelles en étaient les sources ? Comment ont-ils su que ce plan machiavélique était mis en place ?
Pourquoi les personnes qui livraient les informations à Martinez Zogo et qui semblent tout autant haut placées et qui avaient visiblement connaissance du plan de son assassinat n’ont rien fait pour le protéger ? A qui profite réellement le crime ?
Autant de questions que nous essayons d’élucider pour essayer de comprendre réellement ce qui se passe au Cameroun en ce moment. Sans vouloir trop épiloguer sur les acteurs de ce crime macabre, notre objectif consiste à comprendre les réels enjeux derrière cet assassinat.
Le peuple camerounais mérite de connaître la vérité, car c’est notre destin commun et l’avenir de notre pays qui se cache derrière ce qui convient aujourd’hui de qualifier de "crime d’état".
George, voyez-vous : "Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres et à donner l'apparence de la solidité à ce qui n'est que vent." "En politique, on ne flétrit le mensonge d'hier que pour flatter le mensonge d'aujourd'hui".