Ils étaient silencieux depuis la mi-juillet et la tentative de sommation de rétrocession de la dépouille de Mgr Jean Marie Benoît Bala. Les enquêteurs, chargés de cette enquête, ont enfin donné de leur nouvelle cette fin de semaine.
La Direction de la police judiciaire souhaite entendre ce lundi, 21 août, le frère cadet de l’abbé Armel Collins Ndjama, recteur décédé du petit séminaire de Bafia. Annoncée par des sources policières départementales Mbam-et-Inubu depuis le début de la semaine, c’est finalement samedi que la convocation lui a été servie.
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Cette convocation en a surpris plus d’un. Notamment à Bafia où les obsèques des 02 et 03 août derniers n’ont pas suffi à faire le deuil. La police tente-t-elle de lier les deux décès ? Et à quelle fin ?
Rien n’est moins sûr
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce nouvel événement donne du crédit à de nombreuses hypothèses qui ont été émises à la suite de la disparition, puis la découverte du corps de Mgr Jean Marie Benoît Bala dans les eaux de la Sanaga.
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Plusieurs sources, parmi les plus crédibles, lient effectivement les deux morts. L’évêque et le recteur auraient mis à nu un réseau de pédophilie au sein même du Petit Séminaire de Bafia.
Un réseau qui impliquerait des pontes du régime de Yaoundé et des clercs, à des degrés parfois très élevés. Selon ces thèses, l’abbé Armel n’aurait ainsi été qu’une sommation.
Le recteur du petit séminaire saint André de Bafia, qui avait été retrouvé mort dans sa chambre le 10 mai 2017, aurait en réalité été tué selon le même modèle que Mgr Bala. Mais aucune autopsie n’ayant été réalisée sur sa dépouille, rien ne permet de l’attester.
Cette piste est d’autant plus crédible que celui qui est attendu demain à la police judiciaire serait un témoin essentiel dans la mort de l’abbé Armel Collins Ndjama. C’est lui, en effet, qui aurait découvert le corps sans vie du recteur, le 10 mai 2017.
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Il est donc possible que cette convocation permette aux enquêteurs d’avoir les détails sur l’État de la dépouille du recteur au moment de sa découverte. Mais elle pourrait aussi servir à invalider la thèse de l’assassinat et valider celle du suicide, sous la forme de la noyade.
A moins d’être de l’ordre de l’intimidation. Ce qui peut être considéré comme un rebondissement après des semaines de silence, voir d’enlisement, ne serait alors qu’un pion de plus sur l’échiquier du dilatoire institutionnel.
Depuis le début de cette enquête, la police et la justice camerounaises sont soupçonnées, par l’Église catholique et l’opinion publique, de torpiller la vérité pour faire valoir le suicide au détriment de l’assassinat, évident au premier constat et au déroulement des événements.
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