L’avocat de Patrice Nganang dit vouloir se concerter avec son client avant d’initier ou pas une procédure d’appel.
Patrice Nganang n’est pas camerounais. Ainsi en a décidé la justice camerounaise. L’écrivain d'origine camerounaise et de nationalité américaine a été expulsé mercredi 27 décembre 2017 du territoire camerounais. Poursuivi pour outrage à corps constitué, il était détenu à la prison centrale de Yaoundé.
Alors que la prochaine audience de son procès était programmée pour le 19 janvier 2018, Patrice Nganang a été convoqué au tribunal mercredi en fin de matinée. Le juge lui a signifié le retrait de son passeport camerounais. Moins de deux heures plus tard, il embarquait dans un vol de Ethiopian Airlines en direction des Etats-Unis.
Interrogé par RFI (Radio France Internationale), ce 28 décembre 2017, son avocat a estimé que la loi a été violée dans cette affaire. « En réalité, ce qui a été fait, est parfaitement en marge de la loi. Monsieur Nganang est camerounais, il a un passeport américain. Il faut une procédure particulière pour qu’un juge prenne une décision lui retirant la nationalité camerounaise, ça n’a pas été fait », s’indigne Me Emmanuel Simh.
Le conseil de Patrice Nganang explique que « le procureur qui m’a reçu, m’a dit verbalement que ‘‘nous retenons le passeport camerounais de monsieur Nganang et nous le considérons comme un citoyen américain en situation irrégulière au Cameroun et nous l’expulsons.’’ Mais, poursuit l’homme de loi, ce n’est pas à un procureur de retenir un passeport et de dire ‘‘vous n’êtes pas camerounais’’.
Et c’était bien organisé parce que ça se passe il est 12h à Yaoundé après l’audience. Et à 14h, il était dans un avion déjà. Donc tout était déjà préparé », dit Me Simh. Il va se concerter avec son client pour interjeter appel ou non.
Sur les ondes de la CRTV radio, Issa Tchiroma, le porte-parole du gouvernement, a expliqué que la relaxe de Patrice Nganang a été ordonnée par le Président Paul Biya.