Actualités of Friday, 24 February 2023

Source: www.camerounweb.com

Pouvoir et influence : la justice vient de recevoir un énorme coup de pression pour boucler le dossier

Quelle est la durée de la garde à vue au Cameroun ? Quelle est la durée de la garde à vue au Cameroun ?

L’allure que prennent les choses dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo commence par irriter plus d’une personne. Les mis en cause étaient devant le commissaire du gouvernement il y a quelques heures dans la nuit du jeudi le 23 février. Mais comme la première fois, ils ont été retournés au Secrétariat d’État à la défense (SED). De quoi irriter le membre de la diaspora dont les propos suivent.

« Affaire Martinez Zogo ou le simulacre de justice que nous offre le Cameroun ? Voilà plus d’un mois que Martinez Zogo a été assassiné. Au lendemain de ce crime, Jean-Pierre Amougou Belinga et Cie ont été arrêtés et sont maintenus en garde à vue depuis plus de trois (03) semaines.

Quelle est la durée de la garde à vue au Cameroun ? Sauf en matière de terrorisme (durée de 15 jours renouvelables), la durée maximale de la garde à vue devant les juridictions pénales de droit commun est de 48 heures renouvelable une seule fois (article 119 du Code de procédure pénale). À cet égard, le délai de garde à vue de Jean-Pierre Amougou Belinga et Cie dépasse donc largement le cadre fixé par la loi.

Dès le début de cette affaire, on nous a servi un scénario digne d’un film de science-fiction hollywoodienne. Le patron de la DGRE, son adjoint, tous les agents de la DGRE, les commandos venus de l’Extrême Nord et d’autres de l’Extrême Sud, un puissant homme d’affaires, un ancien colonel de la sécurité présidentielle, les ministres, les gendarmes, les policiers… Toute cette mobilisation juste pour l’assassinat d’un simple civil qui n’avait pourtant pas un simple garde du corps à sa disposition.

Comme si ça ne suffisait pas, au début de l’enquête, on nous a parlé des images satellites produites par les Américains, les Israéliens qui auraient les informations sur ce crime et cetera.

En plus des journalistes et leurs épouses, on a arrêté les employés de banques, les femmes de ménages, les plantons, les cuisiniers, les maîtresses, même les passants ayant un jour salué Jean-Pierre Amougou Belinga ont été arrêtés. Mais, trois semaines plus tard, ils semblent toujours ne pas avoir assez d’éléments le rattachant à ce crime ? Pourquoi le maintenir donc en garde à vue ?

Logiquement, on ne garde une personne en vue que si on a au moins quelques éléments ou un doute raisonnable le rattachant au crime. Et pour renouveler cette garde à vue au-delà de 48 heures, le procureur de la République ou en l’espèce, le commissaire du gouvernement doit disposer des éléments qui démontrent pour le moins que les enquêteurs sont sur la bonne piste.

Pourtant, après deux semaines d’enquêtes ou même les poussins sont passés à l’interrogatoire, le commissaire du gouvernement a renvoyé les mis en cause au SED pour compléments d’enquête, laissant ainsi entendre qu’il n’avait pas assez d’éléments dans le dossier pour un mandat de dépôt. Dix jours plus tard, après des interrogations supplémentaires intensives, retour devant le commissaire du gouvernement. Une nuit de suspense et retour à la case de départ.

Mais, de qui se moque-t-on ? S’il n’y a pas d’élément suffisant pouvant véritablement incriminer Jean-Pierre Amougou Belinga, pourquoi ne pas le libérer et chercher les « vrais coupables » ? S’il y a assez d’éléments, pourquoi ne pas ordonner un mandat de dépôt ? Si les éléments sont insuffisants, pourquoi ne pas le libérer sous caution ?

C’est quand même un monsieur qui a une résidence connue et des multiples affaires au Cameroun. En plus, si après avoir interrogé "la moitié de la république" pendant un mois avec une commission mixte, vous n’avez même pas des éléments suffisants pour un simple mandat de dépôt, que comptez-vous trouver d’autre ?

Des deux choses l’une, soit la justice camerounaise est définitivement incompétente, soit ces gens se foutent de nous. Albert, voyez-vous: "Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres et à donner l'apparence de la solidité à ce qui n'est que vent". "En politique, on ne flétrit le mensonge d'hier que pour flatter le mensonge d'aujourd'hui" ». Dr Carole Modestine Yonzou Tchatchouang a été claire.