Cabral Libii, Leader du PCRN a manqué de peu le fait de devenir ministre de l'actuel gouvernement du Cameroun. C'est une information de Boris Bertolt. Que s'est-il passé ? Pourquoi n'a-t-il pas été nommé ? Toutes ces informations sont à découvrir dans ce récit qu'a publié le journaliste et lanceur Boris Bertolt dans son scoop de ce mardi 04 octobre 2022.
« En ce mois de septembre 2018, au Palais présidentiel, tout le monde est sur les nerfs à 1 mois de l'élection présidentielle. Paul Biya doit affronter ses adversaires politiques qui lui reprochent entre autre son incapacité à organiser une CAN au Cameroun. Car, les nouvelles du côté de la CAN ne sont pas bonnes. Un retrait de l'organisation au Cameroun est clairement envisagée.
JE VOTE PAUL BIYA
C'est alors qu'une opération politico-sportivo-diplomatique est décidée pour obtenir les faveurs d'Ahmad Ahmad le président de la CAF. Paul Biya donne son accord pour que tous « les frais divers » y afférant soient pris en charge par la présidence de la République. L'initiative du SGPR, l'homme à la punk, Ferdinand Ngoh Ngoh, est approuvée par Paul Biya. L'homme à la punk peut compter sur son ami Samuel Eto'o allias Dadis Camara qui est un conseiller très écouté du président de la CAF. Dans le plus grand secret se noue et se prépare la visite d'Ahmad Ahmad au Cameroun qui accepte de rencontrer Paul Biya.
La rencontre a lieu au Palais d'Etoudi le 2 octobre 2022 (2018, ndlr). Au sortir, le président de la CAF déclare : « La CAF n’a pas de plan B. La CAF n’a jamais réfléchi à un retrait de la CAN [2019] du Cameroun. (…) Ce n’est pas nous qui organisons. C’est le Cameroun qui accueille cette compétition. C’est le Cameroun qui pourra nous dire demain : “On est prêt” ou “Ah non, donnez-nous du temps” ». Le Cameroun peut respirer et obtient un sursis. Samuel Eto'o qui était à la manœuvre est aux anges et à une semaine de l'élection présidentielle, il fait cette déclaration : « Je n’ai aucun doute. Je sais déjà pour qui je vais voter et j’invite mes frères à faire comme moi. Moi je vais voter Paul Biya pour toutes ces choses qu’il m’a apportées dans ma vie, dans ma carrière ». Tout y est. Paul Biya à quelques jours de l'élection présidentielle ne pouvait rêver mieux.
FIN DE COURSE POUR CABRAL LIBII
Paul Biya remporte l'élection présidentielle du 7 octobre 2018 avec 71% des voix. Une victoire amère. Car contestée par son principal opposant Maurice Kamto. Très vite, l'idée d'un gouvernement d’ouverture est acceptée par Paul Biya. La tâche des négociations est confiée au directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo. « Tonton Samy » contacte Cabral Libii, arrivé troisième à l’élection présidentielle. Ils ont un tête à tête. Le DCC lui dit que le président est intéressé par son entrée au gouvernement. Cabral Libii fait savoir à Samuel Mvondo Ayolo qu'il n'est fermé à aucune proposition. Mais il précise que dans la mesure où il est arrivé 3ème, afin d'obtenir une certaine reconnaissance, il souhaiterait être reçu par Paul Biya et que des éléments de son programme politique soient intégrés dans la politique gouvernementale.
Samuel Mvondo Ayolo dit à Cabral Libii que « connaissant le grand patron qui m'a mis en mission, je te conseille de retirer la requête sur l’audience ». Cabral Libii insiste. Le DCC prend congé de lui et lui fait savoir qu'il reviendra vers lui. Samuel Mvondo Ayolo rend compte à Paul Biya. Quelques jours après, le DCC ne reçoit plus Cabral Libii, mais l'appelle au téléphone et lui dit : « le président dit qu'il a compris ». Le 4 janvier 2019, lorsque le remaniement ministériel est lu sur les antennes de la CRTV, Cabral Libii est en réunion. Il arrête la réunion croyant entendre son nom à la radio. Il n'en sera rien. Paul Biya venait ainsi officiellement de rejeter ses demandes. »