On peut imaginer à quoi ressemblerait l’après Biya. Comment sera sa succession ? Les choses se feraient-elles tout naturellement où le régime voudra tenter un coup de force ? Fera-t-on vraiment face à une succession de père à fils ? Autant de questions qui restent sans réponse pour l’instant.

Mais au cas où ce serait Emmanuel Franck Biya, comme le prévoient plusieurs observateurs avisés de la scène sociopolitique (en l’occurrence Saint Eloi Bidoung), comment orienterait-il sa politique et surtout quelle relation voudra-t-il entretenir avec les amis de son père Paul Biya. L’analyste Bidoung susmentionné y va de son point de vue sur les réseaux sociaux.

Que va-t-il (Emmanuel Franck Biya, ndlr) faire des amis de son père ? Beaucoup d’amis de son père qu’il apercevait à la maison sont aujourd’hui en prison. Des voleurs nous dit-on. Beaucoup sont encore en liberté, devant pourtant avoir retrouvé leurs camarades du parti de la flamme dans les cellules de Kondengui et New Bell depuis plusieurs années. C’est lui Emmanuel Franck Biya qui devra nous expliquer pourquoi il y a eu subitement tant de détourneurs de fonds publics au Cameroun au cours des quarante dernières années.

Il devra nous dire s’il compte multiplier par dix le nombre de détourneurs de fonds publics. Pour faire mieux que son père. Des inspirés sur les réseaux sociaux allèguent que Franck lui-même a des amis personnels parmi les embastillés de son père. Ils prétendent que beaucoup de ces proies de l’opération Épervier sont des relations d’affaires de Franck. Il les remettra tous dehors avant sa première cérémonie de présentation des vœux au palais de l’unité.

Pauvre Franck ! La flamme qui était le symbole du parti de son père, le RDPC, s’est renversée et le parti a pris feu. La démocratie interne, le respect de la base militante, la probité morale, la camaraderie et d’autres biens que son père gardait dans le grenier sont parti en fumée. Comme Hercules dans les écuries d’Augias, c’est lui Emmanuel Franck Biya qui devra nettoyer tous ces dégâts et reconstruire une maison qui n’aura plus autant d’habitants que du temps de son père. Pauvre Franck ! Qu’est-ce qu’il va chercher dans cette galère ?

Son père n’avait pas que des amis. Il avait aussi les Lucas Ayaba Cho, No Pity et tous les évadés de l’enfer qui se cachent dans les bushs de Mamfé. Depuis qu’ils veulent filer à l’anglaise pour construire un pays autre, les francophones ont perdu leur latin. Pendant quarante ans (…)