Une affaire de détention arbitraire dévoile un nouveau cas de corruption présumée au sein des forces de l'ordre. Cynthia Nana, mère d'une fillette de 11 ans, est maintenue en détention à la gendarmerie de Nkoulouloun à Douala depuis trois jours dans des conditions préoccupantes, alors même que sa dette privée a été entièrement réglée.


Selon les informations recueillies, Mme Nana avait contracté une dette de 190 000 FCFA qu'elle remboursait progressivement. Après avoir déjà versé 120 000 FCFA et disposant d'un accord verbal pour le règlement du solde, elle a été arrêtée et placée en détention il y a trois jours sur ordre du sous-officier de gendarmerie MEDOUA Achille Patrick pour un retard de paiement.

La situation a pris une tournure plus grave lorsque, malgré le règlement complet des 70 000 FCFA restants par sa famille, la mère de famille n'a toujours pas été libérée. Plus troublant encore, les gendarmes, et notamment l'officier MEDOUA, exigeraient désormais un pot-de-vin (localement appelé "tchoko") comme condition à sa libération.

Outre l'aspect illégal de cette détention prolongée, les conditions dans lesquelles est maintenue Mme Nana soulèvent de sérieuses préoccupations en matière de droits humains. Elle serait actuellement détenue dans une cellule qu'elle partage avec des hommes, ce qui constitue une violation flagrante des normes internationales de détention.
Plus inquiétant encore, selon nos sources, une ordonnance de libération aurait été émise par le procureur, mais celle-ci serait ignorée par les agents de la gendarmerie de Nkoulouloun.


Cette affaire met en lumière les pratiques de corruption qui gangrènent certains services de sécurité au Cameroun. Le cas de Mme Nana n'est malheureusement pas isolé, comme le souligne un avocat spécialisé en droits humains qui a requis l'anonymat : "Ce type d'abus de pouvoir est fréquent et témoigne d'un sentiment d'impunité inquiétant au sein de certaines forces de l'ordre."
Les organisations de défense des droits humains appellent à une enquête immédiate sur cette détention arbitraire et sur les allégations de corruption visant le sous-officier MEDOUA Achille Patrick.

Contacté par notre rédaction, le commandant de la gendarmerie de Nkoulouloun n'était pas disponible pour commenter cette affaire qui pourrait bien révéler un système d'extorsion plus large au sein de cette unité.