Actualités of Monday, 13 March 2023

Source: INTÉGRATION N°547

Scandale : le Minsep, le SGPR, la Task force, la Primature encore mouillés jusqu’au cou

À quand sa livraison définitive ? À quand sa livraison définitive ?

Le 23 février 2023, Narcisse Mouelle Kombi sert un ordre de service valant mise en demeure au vice-président de Magil. Dans le document, l’on note que le ministre des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) somme le constructeur canadien de reprendre, sans délai, les travaux et d’assurer le paiement de tous les sous-traitants pour les travaux effectués sur le site du chantier de construction du complexe sportif d’Olembe. On pensait tous les problèmes autopsiés jusqu’aux entrailles. Que non ! Et voilà qui, une fois de plus, peine à convaincre le peuple de la sérénité retrouvée entre le gouvernement et l’entreprise canadienne.

Entre les deux parties en effet, rien n’est plus persistant et répétitif que les contradictions et les impasses. Chaque jour, si ce n’est le gouvernement, c’est Magil qui propose une nouvelle vexation psychologique au peuple camerounais. Chaque jour, sorties médiatiques chiadées, courses-poursuites dans les bureaux et les hôtels, jeux d’intimidations, communiqués rédigés à l’encre faussement neuve, avancée souterraine de nouveaux protagonistes, petits arrangements…Tout est mis à contribution dans le cadre de ce que les psychologues appellent « un boulot compresseur ».

À Olembe, il est animé par des acteurs qui opèrent à intervalles plus ou moins réguliers. Par ses modalités, ce boulot compresseur a réussi à brouiller l’énoncé même d’un projet politique sur la durée. Ce qui cercle et encercle désormais ledit projet, c’est une question : À quand sa livraison définitive ? Devant cette interrogation, c’est le vide. Disons-le plus simplement : on ne sait pas quand. Même lorsqu’on l’entend en un sens plus faible, cette expression est la seule réponse que peuvent fournir les acteurs du boulot compresseur à Olembe.

Dans cette ambiance, le peuple se sent floué dans ce chantier qui, depuis 2015, fonctionne comme un champ de forces et un champ de luttes. En effet, en l’espace de 4 ans, que de courriers adressés par le Minsep en direction de la hiérarchie (le SGPR, la Task force, la Primature) pour faire état des manquements de Magil (surfacturations, siphonage du budget, non achèvement des travaux de la 1ère phase du projet, refus de payer les sous-traitants locaux, volonté délibérée de ralentir les travaux …) À tout prendre, il apparaît clairement que les vrais complices de Magil sont ceux qui lui ont attribué ce marché, ceux qui ont continué de lui payer des décomptes malgré les nombreuses irrégularités dénoncées. Qu’ils aident à expliciter les compétences et les stratégies des différents acteurs, ces détails n’arrivent pas à réconcilier le peuple avec l’idée de la bonne marche du chantier de construction du complexe sportif d’Olembe.

De même, ils ne réussissent pas à vaincre les réticences dudit peuple à l’égard de la gouvernance autour dudit chantier. Sauf que, bien que floué, le peuple sait au moins une chose : année après année, la querelle et la polémique autour du chantier ressurgissent toujours au milieu d’un autre scandale, soit pour se poursuivre soit comme s’il n’y avait jamais rien eu auparavant.