Actualités of Sunday, 31 July 2022

Source: www.camerounweb.com

Succession : après l'humiliation' de la visite de Macron, Paul Biya donne un lot de consolation à Ferdinand Ngoh Ngoh

La libération de Basile Atangana Kouna comme lot de consolation La libération de Basile Atangana Kouna comme lot de consolation

La visite d'Emmanuel Macron a été révélateur sur la place de chacun à Etoudi et la place des uns et des autres dans la course à la succession. la succession de Paul Biya est dans tous les esprits. Malgré un état de santé manifestement dégradé depuis quelques années, Paul Biya continue de donner le sentiment d'administrer seul le pays, en s'appuyant certes sur un cénacle très restreint, mais dont il nomme et bannit impitoyablement les membres à sa guise. Les plus chanceux ont connu la disgrâce, d'autres la prison.

Quelle est donc la place du puissant Ferdinand Ngoh Ngoh dans cette succession au vu de tous les évènements s'étant déroulés lors de la venue de Macron ? Beaucoup se posent cette question. Si beaucoup se sont résignés à accepter la consécration et le plébiscite de Emmanuel Franck Biya comme digne successeur, il ne faut pas oublier le tout puissant Ferdinand Ngoh Ngoh.

Au pouvoir depuis 1982, Paul Biya ne fait plus que de brèves apparitions publiques, manifestement à la peine pour se déplacer, et ses rares discours enregistrés sont prononcés laborieusement. Dès lors, la rumeur enfle régulièrement sur un Paul Biya mort ou moribond, démentie à chaque fois par une vidéo ou des photos, tandis que parler de sa succession est tabou, même pour les plus proches. Personne n'a jamais osé sortir du bois, ni même esquissé, du moins publiquement, la moindre intention.

Le candidat qui sera promu par le tout-puissant Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) sera sans nul doute élu, comme le fut Paul Biya, sept fois sans coup férir au nom du RDPC. « L'opposition n'est pas suffisamment unie et solide pour briguer sérieusement la magistrature suprême », juge le politologue Jacques Ebwea, à l'AFP.

Mais la venue d'Emmanuel a situé les uns et les uns sur cette guerre de succession qui se déroule en coulisse depuis.

En marge des discours, Paul Biya a posé un acte qui n'est pas anodin. Il a présenté une personne qui lui serait spéciale. Cette personne, n'est autre que son fils aîné Emmanuel Franck Biya.

Le président de la République camerounaise a donc officiellement présenté son fils Franck à Emmanuel Macron au palais présidentiel. D'où la question susmentionnée stipulant que quelle est donc la place du puissant Ferdinand Ngoh Ngoh dans cette succession au vu de tous les évènements s'étant déroulés lors de la venue de Macron ?

En guise de lot de consolation, Paul Biya a fait libérer l'ami de Ferdinand Ngoh Ngoh, Basile Atangana Kouna. Après une première tentative qui a échoué, le SGPR revient à la charge. Dans un lettre consultée par la rédaction de CamerounWeb il instruit au ministre de la justice les "instructions" du chef de l'Etat demandant "l'arrêt des poursuites contre Basile Atangana Kouna".

Dans la lettre, Ferdinand Ngoh Ngoh rappelle au ministre que Basile Atangana Kouna a restitué "l'intégralité du corps du délit". En d'autres termes, il n'est plus nécessaire de garder l'ancien ministre des Eaux en prison.

La libération de Basile Atangana Kouana avait été annoncée une première fois en 2020, soit il y a 2 ans. Ce surprenant revirement de l’exécutif camerounais, qui avait fait des proies de l’opération Épervier des exemples de sa rigueur dans la lutte contre la corruption, avait été révélé par une note confidentielle qui a fuité fin janvier sur les réseaux sociaux.

« On ne peut se permettre de libérer Basile Atangana Kouna, l’ami de Ferdinand Ngoh Ngoh. » s'indigne le lanceur d'alerte Boris Bertolt mais c'est déjà trop tard, Basile Atangana Kouna est déjà libre.