Actualités of Tuesday, 31 January 2023

Source: www.camerounweb.com

Succession de Biya, Remaniement ministériel, départ de Mopa au FMI : Louis-Paul Motaze, le neveu qui pourrait être 'roi'

la proximité qu'a Louis Paul Motaze avec Biya en fait un potentiel candidat à la succession. la proximité qu'a Louis Paul Motaze avec Biya en fait un potentiel candidat à la succession.

Jeune Afrique dans ses lignes du jour a fait un saut dans le camp de Louis Paul Motaze pour en savoir davantage sur les plans de ce dernier concernant la course à la succession de Paul et le remaniement ministériel qui laisse l'opinion dans le flou quand à son effectivité.

« Fils spirituel du chef de l’État, le ministre camerounais des Finances serait l’un des mieux placés dans la course à la magistrature suprême si le président, qui fêtera ses 90 ans le 13 février, devait passer la main » indique Jeune Afrique qui croit aux chances du neveu de Paul Biya.

A en croire le confrère, la proximité qu'a Louis Paul Motaze avec Biya en fait un potentiel candidat à la succession.

« Louis-Paul Motaze fréquente pourtant Paul Biya depuis quatre décennies. Sa mère, Mary Monengono, était en effet la sœur de Jeanne-Irène Biya, la première épouse du président, elle-même fille du commerçant en cacao Pierre Atcham. Le natif de Bengbis, dans le département du Dja-et-Lobo (Sud), a donc grandi en côtoyant le futur couple présidentiel. Après un baccalauréat obtenu à 17 ans, en 1976, à Sangmelima, Louis-Paul Motaze profite même de la protection de sa tante et de l’ascension de son oncle par alliance, devenu Premier ministre : il se lance dans des études de droit à l’université de Yaoundé et emménage chez les Biya, dans leur résidence du quartier du Lac. Sa relation avec Paul Biya est-elle un atout ? Interrogé à cette époque par Jeune Afrique, Louis-Paul Motaze tempère : « On attend de vous deux fois plus. » « C’est sûr qu’il est plus difficile de lui refuser quelque chose qu’à d’autres », sourit cependant un ami. Depuis son bureau situé au sixième étage du siège de la CNPS à Yaoundé, l’ancien de l’Enam construit son avenir. S’appuyant sur son réseau dans l’administration et au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), il s’entoure de fidèles avec, pour objectif, un challenge de taille : entrer rapidement au gouvernement » écrit le confrère.

Ses relations avec Jean-Pierre Amougou Belinga lui ont valu à plusieurs reprises un rejet dans l'opinion et un remplacement a d'ailleurs été envisagé par les rumeurs. D'ailleurs celui qui a longtemps qui été pressenti à son succession n'est d'autre que le désormais ex Directeur des Impôts, Modeste Mopa Fatoing.

« Proche de Jean-Pierre Amougou Belinga, il paie régulièrement ce lien avec le sulfureux homme d’affaires, influent dans les médias – il est notamment propriétaire du groupe L’Anecdote – mais très décrié. Un familier du palais précise : « Amougou Belinga est une bombe à retardement. Tout le monde sait que Ferdinand Ngoh Ngoh veut s’en servir contre Louis-Paul Motaze. »

Tout au long de 2022, Yaoundé a en effet vécu au rythme des rebondissements dans l’affaire du dossier fiscal d’Amougou Belinga, qui aurait pu bénéficier d’un traitement de faveur du ministre des Finances, selon les détracteurs de ce dernier – parmi lesquels le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh. Ces dernières années, les deux hommes se sont en outre opposés dans de nombreux dossiers, des chantiers de la Coupe d’Afrique des nations à la gestion des fonds liés à la pandémie de Covid-19, lesquels pourraient cacher des scandales financiers de premier ordre.

Dernier rebondissement en date : l’audit lancé à la demande de Ngoh Ngoh sur les lignes 65 et 94 du budget de l’État, régies par les ministères des Finances et de l’Économie. « On a l’impression d’une lutte à mort entre eux, dans l’optique de la succession de Paul Biya. L’un se sert de son poste à la présidence et de sa proximité avec la première dame. L’autre utilise ses relations avec le président lui-même et le clan du Sud, ainsi qu’avec le directeur de cabinet Samuel Mvondo Ayolo et avec Franck Biya », détaille un ancien membre du gouvernement. »


Louis Paul Motaze est-il un candidat sérieux à l'Après Biya ? Jeune Afrique donne son avis.

« Louis-Paul Motaze peut-il s’imposer comme la figure principale de ce « clan du Sud » ? En réalité, ce dernier est plus divisé qu’il y paraît. Le ministre n’entretient en effet que des rapports cordiaux avec Samuel Mvondo Ayolo, et ce dernier – fils d’enseignant comme lui – n’hésite pas à lui contester le statut de chef politique du département. En outre, Louis-Paul Motaze et Franck Biya ne sont pas particulièrement proches. Cousins, ils ne se fréquentent que peu aujourd’hui. « L’unité du clan du Sud n’existe que dans une seule situation : quand il faut s’opposer à Ngoh Ngoh », sourit un ami du ministre.

Doit-il donc chercher ses atouts ailleurs que dans le sud du pays ? Il pourrait en tout cas compter sur l’influence de Laurent Esso, le ministre de la Justice, qui s’oppose lui aussi farouchement à l’ascension de Ferdinand Ngoh Ngoh et fait figure de protecteur de Jean-Pierre Amougou Belinga. « Le secrétaire général est la clé de cette guerre des clans. S’il pousse ses rivaux à s’unir, Louis-Paul Motaze pourrait en profiter », glisse un habitué d’Etoudi. D’autant que le locataire des Finances a en main un autre atout : son mariage avec Aïcha, une musulmane native de l’Extrême-Nord, région cruciale en matière électorale »