Qui a intérêt à créer un Etat de non-droit au Cameroun au point de tourner en dérision les « très hautes instructions » présidentielles ? La question mérite aujourd’hui d’être posée, au moment où le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh, semble faire perdre le sommeil à certains réseaux qui ne rêvent plus que du pouvoir suprême et qui voient à travers les enquêtes du Consupe sur les lignes 65 et 94 une histoire de guerre de positionnement pour l’après-Biya. Du n’importe quoi ! Décryptage.
Il n’est pas vain de le dire. La formule consacrée dite des « très hautes instructions » du président de la République qui fait aujourd’hui partie du vocabulaire populaire n’est pas une découverte. Elle est contenue depuis la nuit des temps dans les correspondances officielles par lesquelles tous ceux qui ont occupé le poste de secrétaire général de la présidence de la République transmettent directement aux ministres, les hautes directives du chef de l’Etat.
Seulement aujourd’hui, au moment où d’aucuns semblent hantés par la succession au sommet de l’Etat, celui qui occupe poste de ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République a tôt fait d’apparaitre à leurs yeux comme un obstacle, l’homme à battre qui les empêche à atteindre leurs objectifs à savoir, la conquête du pouvoir suprême.
Et pourtant le décret N°2011/412 du 09 décembre 2011 portant organisation de la présidence de la République qui tire toute sa force de la Loi fondamentale est suffisamment édifiant. Le chapitre I de ce décret qui parle du secrétariat général à la présidence de la République énonce en son article 3 alinéa 1 ceci :
« Le secrétaire général assiste le président de la République dans l’accomplissement de sa mission. A ce titre : il reçoit du président de la République toutes directives relatives à la définition de la politique de la Nation ; il suit l’exécution des décisions prises par le président de la République ; il coordonne l’action des administrations rattachées à la présidence de la République ainsi que précisées aux articles 5 et 37 du présent décret ; il instruit les dossiers que lui confie le président de la République et suit les instructions données (…) ».
L’alinéa 2 du même décret mérite surtout ici d’être convoqué. Il stipule clairement que : « Dans l’exercice de ses attributions, le secrétaire général reçoit une délégation de signature ». C’est le lieu de le réitérer ici, tous les secrétaires généraux de la présidence de la République en ont bénéficié. Ce n’est en rien une exclusivité pour Ferdinand Ngoh Ngoh. Pour certains observateurs, accusé de tout et de rien aujourd’hui, l’actuel ministre d’Etat secrétaire général à la présidence de la République porterait à lui seul la charge de toutes les injures dont le véritable destinataire n’est en réalité que son mentor Paul Biya.