Actualités of Friday, 25 October 2024

Source: www.camerounweb.com

Torture de Longuè Longuè : le silence complice de Mouangue Kobila

Droits de l'homme Droits de l'homme

Le musicien Longuè Longuè a été bastonné et humilié par les éléments de la Sécurité militaire (Semil) qui sont sous les ordres du colonel Émile Bamkoui. L'artiste a commis le 'gros crime' d'avoir chanté pour dénoncer les mauvaises pratiques qui baignent dans l'administration camerounaise : l'injustice ; les grandes institutions (le Sénat, l'Assemblée nationale, la présidence de la République) toutes dirigées par des « vieux », notamment Marcel Niat Njifenji, Djibril Cavayé Yeguié et Paul Biya ; le phénomène des bras longs, etc.

On l'a donc arrêté et injustement torturé sous ses cris stridents. Longuè Longuè ne savait plus quoi dire ni faire. Il faisait sortir tout ce qu'il fallait pour implorer le pardon des tortionnaires et de Paul Biya qu'il avait précédemment bien épinglé dans sa chanson.

« Je suis l'un des rares artistes à chanter pour la gloire de papa Paul Biya et de sa femme. J'ai déconné commandant, pardonnez-moi, je ne recommencerai plus », peut-on entendre dire Longuè Longuè dans la vidéo choquante qui a fuité ces derniers jours. Les agresseurs ne voulaient rien entendre. Ils l'ont immobilisé sous une chaise, le frappaient sous la plante des pieds et lui demandaient de sauter après.

Mais alors, dans cette affaire de Longuè Longuè, surtout avec la vidéo maintenant accessible, que dire du silence complice de Mouangue Kobila. Depuis 48 heures, le vidéogramme devenu viral sur les réseaux sociaux enflamme l'opinion nationale et internationale qui s'indignent des actes de torture qu'on y voit, des actes subis par l'artiste musicien Longkana Agno dit Longuè Longuè.

L'une des choses les plus curieuses que ne digèrent pas les populations, selon nos investigations, c'est le silence assourdissant et retentissant du président de la Commission des droits de l'Homme du Cameroun, James Mouangue Kobila. Ce dernier est en effet censé protéger et promouvoir les droits de l'Homme. Mais, « dans un narcissisme démentiel, il préfère acheter la grande Une d'un feuillet privé de la place où il fait en fait un plaidoyer pro domo alors que toutes les organisations de la société civile attendent de lui une sortie qui condamne cette pratique réprimée par l'architecture juridique du Cameroun », s'indigne un acteur de la société civile.

Ce dernier poursuit que des « leaders de partis politiques à l'instar du MRC, du PCRN ont condamné cet acte bestial digne du moyen-âge. Le barreau du Cameroun s'en aussi offusqué pendant que Mouangue Kobila reste dans un mutisme suspect. L'on en vient à se poser la question s'il est défenseur ou bourreau des droits de l'Homme ? Peut-être est-il solidaire aux tortionnaires au nom des tortures morales et psychologiques infligées à son ancienne cheffe de cabinet, dame Tsemo ? ».

Occasion pour lui aussi de rappeler les missions de la Commission. La commission a principale mission, la promotion de la protection des droits de l'Homme et des libertés. À ce titre, lorsqu'il y a un cas de violation de droit l'Homme (violation de droit de l'enfant, violation de droit de la femme ou toutes autres violations des droits humains), elle procède à des enquêtes et rend son rapport. Reçoit toutes informations portant sur les cas de violation des droits de l'Homme et des Libertés. Étudie toutes questions se rapportant à la promotion et à la protection des droits de l'Homme et des Liberté. Peut faire des propositions au gouvernement et aux organisations internationales des mesures à prendre sur le cas de violation des droits de l'Homme et des libertés. Saisit toutes instances nationales ou internationales des cas de violation des droits de l'Homme et des libertés.

Par ailleurs, d'autres de ses missions sont de vulgariser par tous moyens, les instruments relatifs aux droits de l'Homme et aux libertés et veille au développement d'une culture des droits de l'Homme et des libertés au sein de la société : par l'enseignement, l'information et l'organisation des séminaires et conférences sur toute l'étendue du territoire national. Recueille et diffuse la documentation nationale et internationales relatives aux droits de l'Homme et aux libertés. Entretient et signe des partenariats ou toutes autres relations avec des organismes nationaux et internationaux dans la cadre de sa mission.