L’affaire Martinez Zogo n’a pas fini de sortir des choses incroyables auxquelles on ne croirait jamais s’il n’y avait pas des preuves. Le journaliste et directeur général de radio est passé par toutes les douleurs infligées par ses ravisseurs avant de lui porter le coup fatal, celui qui l’a emporté dans l’au-delà. Quel assassinat lâche !
Pour savoir ce qui est arrivé à l’animateur de l’émission Embouteillages, les aveux signés de Justin Danwe, chef des opérations de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), peuvent beaucoup aider.
C’est l’organisation internationale Reporters sans frontières (RSF) qui a pu consulter le document pendant que les enquêtes se poursuivent toujours, avec l’arrestation des personnes comme Jean-Pierre Amougou Belinga, Bruno Bidjang, Etoundi Nsoe Raymond, Léopold Maxime Eko Eko.
RSF nous raconte que « selon Justin Danwe, Jean-Pierre Amougou Belinga aurait asséné des coups au journaliste dans le sous-sol de son immeuble.
L’homme d’affaires aurait alors appelé Laurent Esso, le garde des Sceaux dont il est proche, afin de lui demander quel sort réserver au présentateur radio.
D’après ce témoignage, le ministre, un des hommes les plus puissants du régime, lui aurait alors répondu de "finir le travail" pour éviter une nouvelle affaire Paul Chouta, un journaliste laissé pour mort au bord d’une route l’année dernière, après avoir été passé à tabac par un mystérieux commando, qui n’a jamais été identifié.
L’homme d’affaires n’aurait pas assisté à la "fin du travail" que Justin Danwe reconnaît avoir effectué avec ses hommes. Selon des informations obtenues d’une source médicale, le corps du journaliste a été sévèrement mutilé : doigts coupés, multiples fractures au niveau des bras et des jambes, barre de fer enfoncée dans l’anus…
L’enquête qui est dirigée par une commission mixte composée de gendarmes et de policiers mis en place sur instruction du président de la République Paul Biya, a donc connu des avancées notables au cours des derniers jours. Jusqu'où ira-t-elle ?
Selon nos informations, d’autres personnalités importantes dont plusieurs ministres proches de Jean-Pierre Amougou Belinga pourraient avoir été mises au courant et pourraient même être impliquées dans le projet ayant conduit à l’assassinat de Martinez Zogo (…) ».
L’enquête a évolué. Ajouté à l’autopsie intégrale réalisée sur le corps de la victime, il a été révélé que l’homme de média dont on a toujours du mal à parler au passé, a été inhumainement supplicié.
« Ils lui ont coupé la langue, cassé les pieds, violé, sodomisé, percé les yeux, versé l’acide sur le corps, arraché les ongles, coupé les doigts, fait manger ses excréments, enfoncé un fer dans l’anus », précise les enquêteurs dans leur rapport.