Actualités of Sunday, 20 April 2025
Source: www.camerounweb.com
Dans une intervention remarquée lors de l'émission "Espace miné" diffusée sur Info TV, l'analyste politique Bernardo Bassong a mis en lumière le décalage entre la communication présidentielle numérique et les préoccupations des Camerounais ordinaires.
"Les vrais problèmes du Cameroun sont dans le Cameroun profond," a déclaré Bassong, pointant du doigt l'inefficacité des publications du président Paul Biya sur les plateformes numériques pour atteindre l'ensemble de la population. "Disons que, si on doit parler d'impact [des publications de Paul Biya], on est pratiquement entre 40 et 45 % de ceux qui ont des smartphones, de ceux qui se connectent régulièrement."
Cette déclaration met en évidence une réalité souvent occultée dans les discussions sur la gouvernance au Cameroun : la fracture numérique qui continue de diviser le pays. Alors que les grandes villes comme Yaoundé et Douala connaissent une pénétration croissante d'Internet et des réseaux sociaux, de vastes zones rurales restent largement déconnectées des canaux de communication modernes.
Cette situation crée une disparité importante dans l'accès à l'information gouvernementale, particulièrement concernant les orientations politiques et les projets de développement.
L'analyste a également souligné les attentes des citoyens : "Tout le peuple, tout le pays, voudrait savoir quelle est la nouvelle, quelle est la vision du président de la République pour 2025." Cette remarque souligne l'importance d'une communication présidentielle inclusive, capable d'atteindre tous les Camerounais indépendamment de leur accès aux technologies numériques.
Les propos de Bassong interviennent dans un contexte où le Cameroun fait face à de multiples défis, notamment la crise sécuritaire dans les régions anglophones, les menaces terroristes dans l'Extrême-Nord, et les difficultés économiques exacerbées par la conjoncture internationale.
Cette analyse soulève la question de l'adaptation des stratégies de communication gouvernementale aux réalités du pays. Les médias traditionnels comme la radio nationale, qui reste accessible dans les zones les plus reculées, pourraient jouer un rôle crucial pour combler ce fossé informationnel.
Plusieurs observateurs politiques ont déjà plaidé pour une approche plus équilibrée, combinant canaux numériques et médias traditionnels, afin de garantir que les orientations présidentielles atteignent effectivement l'ensemble de la population camerounaise.