Tous les yeux sont rivés vers le palais présidentiel, attendant un signe quelconque du chef de l’État Paul Biya qui existe sans vraiment exister depuis un moment maintenant. Le président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), du haut de ses 91 ans, ne ferait plus vraiment l’unanimité au sein du sérail. Au sein du parti, les visages les plus influents ont déjà commencé par penser à l’après Biya, l’homme n’étant pas éternel. Des réunions urgentes ont même déjà commencé, les hauts gradés de l’armée réfléchissent par rapport à cette éventualité.
Dans une intervention sur les réseaux sociaux, Rémy Ngono reconnait que Paul Biya est souvent aux abonnés absents. Des hauts gradés et des ministres prennent progressivement les commandes, dit-il, pour une transition douce et moins remarquée.
Au sein du parti, il se susurre depuis un moment que Paul Biya n’est plus celui qui prend les grandes décisions. Cela se jouerait dorénavant entre Ferdinand Ngoh Ngoh, Samuel Mvondo Ayolo, Chantal Biya, Emmanuel Franck Biya et consorts.
Par ailleurs, « nous avons vu un communiqué qui nous a interpellés. Ce n’est pas une petite affaire parce que lorsque les forces de sécurité d’un pays sont conviées à une réunion, même si l’ordre du jour semble être défini, il faudrait savoir qu’il y a péril en la demeure », commence Rémy Ngono dans sa sortie.
L’homme qui s’est exilé en France attire l’attention du peuple sur un point : « Regardez chaque fois qu’un pays commence par bouger au niveau de la hiérarchie militaire, cela voudrait dire qu’il y a quelque chose qui peut se préparer. Je ne parle pas comme un prophète, mais la situation du Cameroun préoccupe le monde entier ».
Le communiqué de presse dont il parle a été signé par le ministre de la Défense Joseph Beti Assomo. Dans celui-ci, on pouvait lire : « Sur très hautes instructions du chef de l’État, chef des forces armées, le ministre délégué à la présidence, chargé de la Défense, préside le 28 novembre 2024 à Yaoundé une réunion spéciale d’évaluation des urgences sécuritaires, particulièrement dans les régions en crise du pays ».
La note précise que la réunion regroupera tous les officiers généraux, commandants des dix régions militaires interarmées et légions de gendarmerie. Les travaux se tiendront dans un strict huit clos, en présence du ministre de l’Administration territoriale, des secrétaires d’État auprès du ministre de la Défense, du délégué général à la sureté nationale, des responsables des services spéciaux de l’État et du haut commandement militaire conduit par le Général de corps d’armée, chef d’État-major des armées.
Ce communiqué « devrait déjà vous mettre la puce à l’oreille », insiste Rémy Ngono qui jure que quelque chose se prépare depuis fort longtemps en coulisse. Si succession il doit avoir, qui remplacerait Paul Biya ? Le ferait-il avant l’élection présidentielle de 2025 ? Autant de questions auxquelles tout le monde veut une réponse.