Actualités of Thursday, 2 March 2023

Source: www.camerounweb.com

URGENT : le tribunal militaire a tranché, Amougou Belinga et coaccusés ne seront pas déferrés ce jour

Amougou Belinga et coaccusés ne seront pas déferrés ce jour Amougou Belinga et coaccusés ne seront pas déferrés ce jour

Présentés de nouveau au Commissaire du gouvernement ce jeudi matin, Jean-Pierre Amougou Belinga et ses coaccusés étaient pressentis pour être déferrés. Mais nos sources présentes au tribunal indiquent qu'il y a quelques minutes, le tribunal militaire a décidé de ne pas déferrer les présumés suspects de l'assassinat de Martinez Zogo.

En somme Amougou Belinga et coaccusés ne seront pas déferrés ce jour à la prison de Kondengui ou autre centre de détention quelconque. A l'heure où nous écrivons ces lignes, les suspects sont toujours au tribunal militaire et ne se sont pas encore rendus au SED.

Seront-ils libérés ?

Difficile de le dire car à en croire plusieurs sources proches de l'affaire et connaissant le système judiciaire camerounais, il y a très peu de chances qu'ils soient remis en liberté. Il ressort que les preuves à la disposition des enquêteurs sont d'autant plus graves que l'acte commis.

Parallèlement, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, dans un communiqué, appelle à la retenue et la prudence dans la gestion et la publication des informations concernant cette affaire. Le ministre a été pris à partie après ce fameux communiqué par une bonne partie de l'opinion.

Le ministre René Sadi violemment épinglé, ses liens avec Amougou Belinga dévoilés

Le communiqué du ministre de la communication René Emmanuel Sadi passe mal aux yeux de l'opinion. En effet, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, a publié ce mercredi 1er mars 2023, un nouveau communiqué dans le cadre de l’affaire Martinez Zogo.

Le ministre dans son communiqué dénonce la pression et les critiques que fait l'opinion à propos de l'affaire. Il faut dire que la lenteur de la prcédure pose problème aux camerounais qui réclament une justice pour Martinez Zogo et le plus rapidement possible.

D'ailleurs, Paul Chouta a écrit une lettre réponse à l'endroit du ministre lui expliquant les raisons qui poussent les camerounais à se plaindre autant.

« Excellence, vous auriez pu avoir raison si par le passé les choses se passaient comme il se doit. Vous auriez pu avoir raison si les Camerounais n'avaient pas l'impression d'être bernés par le gouvernement. Le problème qui se pose c'est l'absence d'avancée sur certains dossiers. Ça crée des suspicion et etiole la confiance du peuple vis à vis des institutions. À mon avis je crois que vous ne devez pas vous en prendre aux Camerounais qui ont soif de la justice dans l'affaire Martinez Zogo. Vous devez plutôt vous en prendre au régime que vous servez depuis des lustres car par le passé, il y a eu plusieurs affaires de ce genre qui n'ont jamais été élucidées, laissant le peuple sur sa soif. Lorsqu'un peuple n'a plus confiance à la justice, il se rend justice. Les Camerounais ne vous prennent plus au sérieux. Un adage dit : < Quand on a été mordu par un serpent, on fuit même le mille-pattes >. Les Camerounais sont désormais avertis.

Excellence, Dois-je vous rappeler qu'on nous a dit, dans ce pays qu'un évêque, s'est levé au beau milieu de la nuit, s'est cassé un bras, porté ses chaussures à l'envers, et au-delà de tout, s'est carrément jeté dans l'eau pour se noyer après avoir garé son véhicule sur le pont Ebebda ? Monsieur le Ministre, connaissez-vous les affaires suivantes :

- Affaire Wazizi,
- Affaire Mgr Benoît Balla,
- Assassinat des Mpondo,
- Assassinat de Dippah Prison,
- Affaire Dikoum,
- Affaire Ngongo Ottou,
- Mort du père Engelbert Mveng,
- Assassinat de l'Abbé Mbassi,
- Assassinat de Boum Emmanuel,
- Exécution de Me Mbouopda,
- Affaire de Zanzibar,
- Assassinat de Yves Mlumey,
- Assassinat des religieuses de Djoum
Etc

Si vous avez connaissance de ces affaires sus citées, pouvez-vous nous dire quels sont les résultats des enquêtes ? Si vous répondez à cette question, je crois que les Camerounais vont cesser de commenter l'affaire Martinez Zogo » lit-on dans la correspondance de Paul Chouta.

Pour Jean-Claude Mbede, il ne sert à rien d'en vouloir au ministre de la communication car ce dernier serait très proche des suspects.

« On savait la justice entre leurs mains. Il va falloir intègrer que même le Ministre de la communication est beaucoup plus proche des suspects que quiconque. D’où l’ambiguïté et volontaire légèreté dans ses sorties qui intimident les journalistes et leur demande à mots à peine voilés, de ne pas faire ce que nous écoutons chaque heure sur les médias internationaux : la chronique judiciaire. Si vous vous connectez sur n’importe quelle radio ou télé en ce moment, on rend compte d’enquêtes criminelles y compris préliminaires. Car les journalistes sont dans leur rôle de rendre compte de ce qui se fait en recourant aux commentaires des experts. Le Cameroun est vraiment une galaxie qui ne fait rien comme partout ailleurs. Mais justement cette posture souillée de ministres corrompus et trempés doit amener les journalistes à être solidaire et à redoubler de zèle pour réclamer la vérité. En attendant, dites au ministre Sadi que les réseaux sociaux vont continuer à mettre la pression. Et les commanditaires et exécutants de la charcuterie sur Martinez Zogo répondront de leurs actes » indique Jean-Claude Mbede.

Il faut ajouter également que le ministre dans son communiqué tente de rassurer l’opinion publique sur la détermination des pouvoirs publics à tout mettre en œuvre afin que les personnes impliquées dans l’assassinat de Martinez Zogo soient punies.