L’infortuné se rendait dans la localité de Kumbo (Bui, Nord-Ouest), un des points chauds de la crise anglophone, pour des soins médicaux lorsqu’il a été enlevé par des miliciens qui demandent une rançon. La famille de Mbouandom Seidou ainsi que l’exécutif municipal de Koutaba, département du Noun, sont sur le qui-vive. Ils craignent que si des mesures urgentes ne sont pas prises, de présumés séparatistes anglophones pourraient attenter à la vie de l’homme.
En effet, ce conseiller municipal a été enlevé le lundi 8 août dernier, alors qu’il se rendait à l’hôpital catholique de Shisong pour son rendez-vous médical. A bonne source, l’enlèvement a eu lieu sur le tronçon JakiriKumbo, dans la matinée. L’infortuné Mbouandom Seidou qui était parti de Koutaba, à destination de Jakiri, à bord d’une voiture de liaison de cinq places a été par la suite, comme cela est de coutume sur cette voie, transféré dans un autre véhicule pour Kumbo. Destination qu’il n’avait pas encore atteint le lendemain. Inquiète, sa famille cherchait de ses nouvelles. C’est alors que son fils reçoit un appel l’informant du kidnapping de son père. Au bout du fil, l’interlocuteur réclame une rançon pour sa libération.
Pour l’heure, le maire de Koutaba, Koutaptou Ibrahim et sa famille se mobilisent, diton, pour un dénouement heureux. Mbouandom Seidou vient allonger la liste des personnes kidnappées sur cette route devenue dangereuse et en cours d’abandon.
« L’affaire-ci devient compliquée. Un vieux ne peut même plus aller se soigner sans être enlevé », s’inquiète un confrère du kidnappé au conseil municipal. Il faut dire qu’après les attaques de Kouoptamo, la peur s’installe davantage dans le Noun, où les malades ne peuvent plus joindre leurs hôpitaux habituels, lorsqu’ils ont des soucis de santé. Par ailleurs, la crise séparatiste a démantelé le réputé système de santé anglophone, bâti autour d’hôpitaux tenus par des églises et dont les plus célèbres dans le Nord-Ouest sont : Acha, Shisong, Mbingo…
Lorsque leurs installations n’ont pas été sabotées, le personnel a dû fuir les hostilités, d’autant plus que les forces gouvernementales les menaçaient souvent de représailles pour avoir donné des soins à des présumés miliciens.