C'est "notre histoire". Lui c'est André Marie Mbida. Le tout premier dirigeant camerounais bien avant les présidents Ahidjo et Biya dont on parle plus et dont bien avant les indépendances (avant les années 60).

Grand intellectuel qu'il était et moins influençable, il était également très proche des nationalistes et tout particulièrement de trois, dont Ernest Ouandié, Um Nyobe, etc., car ayant une vision commune pour un Cameroun uni et véritablement indivisible. Ils avaient donc en chœur de réunifier les deux Cameroun (le Cameroun occidental, côté francophone et le Cameroun oriental, côté anglophone avant de parler "d'indépendance".

Toutes choses qui n'étaient pas vues d'un bon œil par la France qui fera donc tout pour écarter définitivement du pouvoir le Premier ministre André Marie Mbida en trouvant un autre Camerounais plus servile à ses yeux. Et pour ce faire, la France va donc "fabriquer" un compatriote moins diplômé et donc jugé plus assujetti (le président Ahidjo n'avait que le BEPC) pour le combattre.

Ahmadou Ahidjo sera donc imposé comme président du Cameroun en 1960 et qui, en plus de signer les accords coloniaux, va toujours aux ordres de la même France, être le bourreau de nombreux nationalistes Camerounais de l'époque. Ainsi, Um Nyobe sera arrêté et fusillé. Et par la suite, avec Ahidjo, ce sera Ernest Ouandié qui sera arrêté et fusillé. Ernest Moumié sera emprisonné au cours d'un séjour en suisse où il finira par mourir sur place.

Certes, il avait une vision plus de "grandeur" du Cameroun, mais d'un autre côté, quand on voit ce qu'il a fait pour arriver au pouvoir et conserver ce pouvoir pendant une vingtaine d'années, on peut donc se rendre compte qu'Ahidjo était donc tout sauf un saint. Et personnellement, je me demande si c'est l'ironie du sort qui fait en sorte qu'il fût trahit à son tour par Paul Biya comme il a lui-même trahit par le sang ses compatriotes nationalistes qui ne voulaient que l'indépendance réelle du Cameroun au point de mourir et d'être enterré hors de son pays.