La prison peut changer les priorités d’une personne, le faire revenir sur ses décisions, carrément lui faire faire tout. Le journaliste Bruno Bidjang a demandé pardon au président de la République Paul Biya ainsi qu’au ministre de la Défense Joseph Béti Assomo suite à ses propos sur la vie chère. C’est ce qu’on vient d’apprendre.
Boris Bertolt confirme que « le journaliste Bruno François Bidjang était de nouveau au tribunal le 11 avril 2024 dans le cadre de son procès pour "propagation de fausses nouvelles". Après avoir plaidé coupable à la précédente audition du 14 mars 2024, le journaliste attendait les réquisitions du commissaire du gouvernement. Sauf que le commissaire du gouvernement a évoqué la non-possession par lui du casier judiciaire du prévenu, pour solliciter du tribunal un renvoi supplémentaire pour effectuer les "diligences" permettant d’obtenir ce document ».
En effet, son avocat Me Massi Georges a indiqué qu’il avait reconnu les faits. « Mais le commissaire du gouvernement a maintenu sa position et a été suivi par le président du tribunal. Bidjang Bruno reste donc encore en prison au moins jusqu’à la date de la prochaine audience fixée au 9 mai 2024 », complète Bertolt.
Ce dernier ne manque pas non plus de souligner que « sauf que cette situation traduit un dilatoire et une stratégie de maintenir le plus longtemps possible le journaliste en prison. Lui qui comparaît librement dans l’affaire Martinez Zogo ».
Il informe l’opinion publique que « depuis sa détention au SED, c’est-à-dire bien avant qu’il soit envoyé en prison, Bruno Bidjang avait rédigé des lettres d’excuses au président de la République, Paul Biya, au ministre de la Défense Joseph Béti Assomo et à Belinga Cerlin dans lesquelles il demandait pardon pour ses propos suite à l’augmentation du prix du carburant. Au ministre de la Défense Joseph Béti Assomo, il avait même promis de supprimer ses comptes Facebook et TikTok. Sauf que cela n’a pas suffi. Il a été envoyé en prison le 23 février 2024 et s’y trouve depuis bientôt deux mois ».
« Ça fait vraiment pitié, lui qui paraissant pourtant si fort », lance un observateur sur les réseaux sociaux avant de regretter ses accointances avec l’accusé Jean-Pierre Amougou Belinga dans l’affaire Martinez Zogo, journaliste froidement assassiné à cause de ses révélations.