C’est un secret de polichinelle que Paul Biya n’est pas vraiment au top de sa forme durant ces décennies, les deux dernières plus particulièrement. Le président de la République, leader du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, se bat contre lui-même, sa forme physique étant devenu l’un des problèmes majeurs auxquels il est confronté chaque jour. Tout de même, grâce à la réactivité des professionnels de santé (dont la plupart sont des Occidentaux) désignés pour ses soins, Paul Biya est toujours aux affaires.

Il n’est pas rare d’entendre dire que le locataire du palais présidentiel d’Etoudi ne s’y trouve pas très souvent. Au moindre souci, qu’il soit mineur ou majeur, la famille présidentielle saute immédiatement dans un avion pour aller faire soigner celui que l’on surnomme le vieux lion. À son âge (92 ans), l’ancien collaborateur d’Ahmadou Ahidjo ne peut plus se permettre de négliger certains détails liés à sa santé, surtout qu’il envisagerait de diriger le pays pendant quelques années encore.

La Suisse est l’une des destinations favorites de Paul Biya, de sa femme et de sa garde rapprochée. Connue pour son attractivité et la qualité de ces hôpitaux qui ont des matériels sophistiqués et des personnels qui maîtrisent bien leur travail, le pays montagneux d’Europe centrale a vu plusieurs aller et retour de Paul Biya et de sa délégation.

Paul Barthélemy Biya’a bi Mvondo, natif de Mvomeka’a un jour de février 1933, a été touché par ses proches collaborateurs il y a quelques jours. L’homme d’État camerounais les a écoutés attentivement avant de leur répondre.

Le Premier ministre de 1975 à 1982 et président ensuite depuis 1982 a reçu le conseil de faire un nouveau court séjour privé en Suisse avant le 20 mai pour « une remise en forme », lui ont-ils suggéré selon nos informations. Certains ont abordé la nécessité d’une évacuation sanitaire pour Paul Biya afin de faire ce voyage dans toute la tranquillité possible et anticiper sur d’éventuelles rechutes en plein voyage.

Seulement, Paul Biya a refusé et a plutôt demandé que l’on fasse venir les médecins à Mvomeka’a, son village natal. Certains observateurs assimilent ce refus du dirigeant à une capitulation, lui qui a appris récemment la mort du pape François à l’âge de 88 ans. Le mari de Chantal Biya attendrait dorénavant, selon ce courant de penseurs, son heure et ne voudrait plus lutter, à coup de milliards et d’efforts gargantuesques, contre l’inévitable.