Issofa Moumbain Matapit, secrétaire permanent du Conseil national de la route (Conaroute).
Que peut-on retenir de la 19e session du Conseil national de la route en termes de directives ?
En termes de directives, je dirai que l'économie de cette 19e session est très importante. Relativement au premier thème sur les obstacles à la réalisation à bonne fin des infrastructures routières, il est avéré que la qualité des infrastructures produites actuellement ne durait pas autant qu'on l'aurait souhaité à cause de certains problèmes, notamment les études inachevées ou les études incomplètes et de manière générale, les problèmes d'expropriation et de sécurisation des sites des projets ainsi que les problèmes de financement du fonds routier.
Le Premier ministre, chef du gouvernement, a donné les directives pour ce faire. Il a conforté les participants du fait que dans ses propres services, un certain nombre de dossiers en cours de traitement constituaient déjà les premiers éléments de réponses aux préoccupations qui ont été soulevées. Parmi ces éléments, figurent le dossier sur la catégorisation des prestataires de BTP et des activités connexes. Ce texte en cours d'appréciation par le Premier ministre, promet cinq catégories - A, B, C, D et E. Ça donnera l'opportunité qu'à l'avenir, les appels d'offres soient restreints à une catégorie d'entreprises données.
La catégorisation va permettre à chaque Pme de soumissionner dans le lot où elle aura été classée. Le deuxième problème c'est le problème de fonds routier de deuxième génération. Les participants ont abondamment échangé sur ce point. Il y a déjà le problème de deuxième guichet qui doit rester deuxième guichet investissement et le Premier ministre, chef du gouvernement a demandé la création d'un troisième guichet qui serait le guichet où seraient cantonnées les indemnisations pour expropriations et puis éventuellement les fonds de contrepartie des grands projets.
Les maîtres d'ouvrages ont également insisté sur le coût des intrants routiers notamment le bitume, le ciment et le granulat. C'était le lieu pour le Premier ministre de prescrire au ministre des Travaux publics de lui faire le point du dossier 'Acquisition des stations de concassage au Cameroun'.
Quel sera l'apport des contrats de performances qui sont institués dès 2016 ?
C'est une belle innovation. Nos routes ont souffert du contexte qu'il y a eu avant. C'est-à-dire un certain contexte de rareté de ressources, notamment le programme d'ajustement structurel qu'on a subi pendant des nombreuses années. Au cours de ces années-là, nos routes n'étaient plus entretenues convenablement. La conséquence c'est que ce réseau est presque dégradé maintenant.
Dans le cadre des préparatifs des CAN 2016 et 2019 et du plan d'urgence triennal pour l'accélération de la croissance, environ un millier de kilomètres de route sera bitumé. Il était indiqué d'installer un mécanisme de protection forte de ce nouveau patrimoine routier. C'est ce que nous appelons les contrats de gestion et entretien par niveau de service des routes. La différence avec l'ancien système c'est que ce contrat permet les interventions préventives.