Sous hautes instructions du Premier ministre, chef du gouvernement, le ministre des Sports et de l’éducation physique qui a réuni à Yaoundé les deux factions en dissidence dans la bataille de la légitimité du Kpakum, a demandé à leur chef de file respectifs, d’emboucher la trompette de la fusion.
L’affaire Canon de Yaoundé est devenue une affaire d’Etat au point où c’est désormais dans les bureaux de l’Immeuble Etoile que se décide l’avenir du club octogénaire, englué depuis le début de la saison, dans une guerre de leadership articulée autour des batailles de clans sur des textes de loi, des crises internes doublées des résultats cahin-caha qui s’en suivent. Informé, Philémon Yang a instruit Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt de trouver une issue à cette « mutinerie » qui secoue la caserne des Mekok Me Ngonda. La réunion de crise convoqué il y’a trois jours par le patron des Sports, s’inscrivait donc dans la perspective de ramener la paix dans la maison Canon où le match pour le contrôle de l’équipe n’a que trop duré.
Société unique
Après des échanges houleux, à grand renfort des textes et des batailles juridiques qui s’entremêlent, il a été demandé à Emmanuel Mve, le président de la faction Canon qui dispute les matchs depuis le début de la saison, de s’accorder avec Roger Ebodé pour la fusion des équipes et des sociétés afin d’obtenir une seule équipe auprès de laquelle va s’affilier une société unique. L’ancien capitaine des Lions indomptables en sa qualité de président de l’Association Canon, qui avant cette concertation, a toujours refusé catégoriquement de signer une convention, semble avoir mis de l’eau dans son vin. Hermétique, catégorique et plus que jamais réfractaire à toute idée de fusion, l’homme a évolué dans son raisonnement. « Il faut rester optimiste. Nous avons pris l’engagement de trouver une voie d’entente, une porte de sortie. C’est déjà quelque chose de positif et je crois que la Fécafoot et la Lfpc prendront le relais de l’autorité gouvernementale pour aplanir les derniers points d’achoppements entre les parties », a-t-il déclaré. Et de poursuivre en affirmant que le Canon n’a qu’une porte d’entrée et pas de sortie. « C’est une grande famille et il est nécessaire de discuter entre frères, de s’entendre et de bâtir une grande équipe », a-t-il conclu.
Diversion
Un optimisme et une clairvoyance qui semblent pousser le camp d’en face à rester sur ses gardes. La prudence restant de mise. Car reconnaissant à l’homme des talents de bon parleur mais très peu pragmatique lorsqu’il s’agit des actes, il vaut mieux dormir que d’un œil. Ici, on redoute que ce ne soit que pure et simple diversion. A preuve, la faction Ebodé qui pilote la direction générale de la Société Canon affirme avoir toujours été favorable à la signature d’un accord (entre la société et l’association) depuis le début de la crise en saisissant l’autre partie par des correspondances. Raison de plus pour s’inquiéter du sort qui sera réservé au Canon dans les prochains jours. Affaire à suivre !