Ce samedi, la ville de Dschang s'est réunie pour rendre un ultime hommage à Landry Nguemo, l'illustre joueur de football camerounais décédé tragiquement le 27 juin dernier. Lors des obsèques, Alexandre Song, son ami et ancien coéquipier, a exprimé avec émotion sa douleur face à la perte de son « frère de cœur ». Dans un discours empreint de tristesse et de nostalgie, Song a évoqué leur relation profonde et les projets avortés qui devaient renforcer leur complicité.

Le témoignage d’Alexandre Song, diffusé lors de la cérémonie, a particulièrement touché les présents. « Je ne devrais pas être devant vous en parlant de mon frère au passé. Landry et moi, notre histoire a mal commencé. On se connaît depuis 2001, et à l’époque, il me mettait des difficultés sur le terrain. À la fin des matchs, je lui disais que c’était mon frère camerounais qui me posait problème, mais il répondait toujours : ‘Non, je ne peux pas te laisser passer.’ »

Il a également partagé des souvenirs personnels : « Parfois, on restait au téléphone de 20h à 2h du matin, et nos épouses étaient jalouses. Nous avons partagé tellement de choses ensemble que si je commence à parler de lui, cette cérémonie ne finirait jamais. »

Le joueur camerounais a évoqué les projets qu’ils avaient envisagés ensemble : « Je suis venu à Dschang et je ne suis jamais arrivé ici comme prévu. Mon frère avait des projets pour sa communauté, mais il ne devait pas être là aujourd’hui pour les présenter. Je suis venu pour lui dire au revoir plutôt que pour célébrer ses réalisations. »

Alexandre Song a aussi révélé les derniers moments passés avec Nguemo et le choc de sa perte : « La dernière fois que je l’ai vu, il est resté dix jours chez moi. J’avais prévu qu'il revienne, mais la nuit où il m’a appelé, le réseau était mauvais. Quelques heures plus tard, j'ai appris qu'il avait eu un accident. J’ai appelé, mais c’était le morguier qui a décroché. En arrivant à l’hôpital, je l’ai vu allongé et je n’ai pas pu croire qu'il ne me répondrait plus. »

Le message de Song a été clair et bouleversant : « Ce que j’ai dans le cœur n’a pas de prix par rapport à lui. Il va manquer à sa femme et ses enfants, car je sais combien ils étaient importants pour lui. Il m’avait dit qu’il allait voir sa famille, et maintenant, il est parti sans que nous puissions continuer à partager nos vies comme nous l’avions prévu. »