Ebossé était dans la plupart des discussions ce weekend en Algérie, et spécialement en Kabylie. L’ancien joueur de la JSK, qui est décédé suite à un projectile après une défaite, continue à alimenter les débats. Les camerounais souhaitaient la victoire des Lions Indomptables pour infliger une revanche à l’Algérie, alors que les locaux invoquaient la mémoire du défunt pour exprimer leur attachement, et repousser l’idée de meurtre.
Dalil Bechour est journaliste, et un inconditionnel supporter de la JSK. Évoquer le nom de Ebossé lui est toujours douloureux. "Il était pour moi plus qu’un ami. Il était mon frère. Comme personne, il était plus qu’attachant, et aimé de tous".
Les supporters algériens ont montré leur classe au stade Mustapha Tchaker de Blida ce dimanche. Lorsque les Lions Indomptables sont sortis pour l’échauffement, la foule s’est mise à les acclamer et comme si elle s’était donné le mot, elle s’est mise à scander le nom de Ebossé : "Ebossé, Ebossé, Ebossé, Ebossé, Ebossé, Ebossé, Ebossé, Ebossé... ", si bien que les joueurs camerounais, agréablement surpris par l’accueil se sont mis à les acclamer à leur tour.
Dalil nous en reparle par messagerie Facebook. Nos tentatives pour réorienter la discussion ailleurs vont échouer. Il aura simplement le temps de prendre des nouvelles de Gael Nkama, qui est aussi un ancien de la JSK simplement pour reprendre de plus belle. Il nous parle de la mère de Ebossé qui avait fait le déplacement pour rapatrier la dépouille de son fils. Avant de faire une confidence : "Tu sais, depuis qu’on a perdu Ebosse, la JSK ne se porte pas bien... On jouera la Coupe de la CAF. Si on tombe contre une équipe camerounaise, je vais venir. Je veux aller prier sur la tombe de mon frère".
Les deux peuples ont beau se chamailler sur les victoires, sur le pourquoi et le comment, mais autant le football nous divise, autant Albert Ebossé nous unit.