Infos Sports of Saturday, 14 January 2017

Source: CAF

Allez, la CAN 2017 se met sur son 31. Tenue de gala obligatoire

Ali Bongo Ali Bongo

C’est la 31e édition de la Coupe d’Afrique des Nations depuis ses débuts en 1957, à quelques semaines près, en exactement 60 ans d’existence. L’enthousiasme n’a pas changé même si les enjeux ne sont plus les mêmes. Aux premières heures de la compétition, il n’y eut que trois équipes sur la ligne de départ.

Aujourd’hui le schéma à seize pays est parfaitement rôdé ; il fête ses vingt-et-un ans. Hier ou plus exactement avant avant-hier le jeu, le plaisir de participer était la meilleure récompense quand bien même le Coupe faisait rêver tous les acteurs. A l’instar des autres continents, l’Afrique a changé depuis les temps post coloniaux. Mais l’engouement pour la CAN est resté le même.

Il s’est même amplifié avec le développement de la couverture médiatique. Et à la veille du coup d’envoi de la CAN Total, Gabon 2017, on sent monter une grande tension, corollaire d’une grande attente. Qui sera le Maître de l’Afrique, s’interroge-t-on de Tunis à Kampala, du Caire à Harare. Toute l’Afrique ressent la même émotion.

Oui, qui va succéder aux Eléphants de Côte d’Ivoire qui ont retrouvé, il y a deux ans en Guinée Equatoriale, une couronne qui leur échappait depuis 1992 ? En termes d’attente, ils sont battus à plate couture par les Ougandais. Eux ce n’était pas le trophée qu’ils recherchaient mais ne serait-ce qu’une petite place en phase finale. Un trou de trente-neuf interminables années dans l’histoire de leur football. Ils en ont eu du temps pour digérer leur échec en finale de l’édition de 1978 contre le Ghana. Cela a été moins long pour les Egyptiens.

Depuis leur triplé historique de 2006, 2008, 2010, ils s’étaient retrouvés en pénitence. Pourquoi ? Nul ne peut le dire vraiment. Pardon, il y a une explication toute trouvée : tout le monde peut battre tout le monde. Allez donc en parler aux Bissau-Guinéens, auteurs du coup de bluff le plus étonnant. Renvoyés à la maison les Diables Rouges du Congo et les Chipolopolo de Zambie. On propose aux hommes de Baciro Candé un slogan : « avec les Djurtus (leur diminutif), il ne faut djurer de rien ».

Puisqu’on parlait d’attente, on pourrait évoquer le nom de l’Algérie. Les Fennecs se souviennent que leur seul couronnement remonte à 1990, quand le tournoi avait eu lieu chez eux. Avec les Léopards de la RD Congo, c’est encore plus lointain. Dernier titre en 1974. Les Black Stars du Ghana ont été les premiers à remporter quatre fois la CAN, mais leur dernier succès remonte à 1982, en Libye. Les Aigles du Mali ont disputé une seule finale, en 1972, et cinq demi-finales sans toucher le Graal. Les Lions de l’Atlas ont un peu effacé de leur mémoire leur victoire d’il y a quarante-et-un ans, pas encore leur défaite lors de la finale de 2004 devant les Tunisiens, les organisateurs de l’épreuve.

Les Warriors du Zimbabwe, sont heureux d’être au Gabon. De l’ambition, ils n’en manquent pas, mais le plus important c’est toujours d’abord et en priorité la qualification. Les Lions Indomptables du Cameroun n’ont plus joué de finale depuis 2008 et continuent d’être à la recherche du temps perdu. Ils ont déjà dans leur tête le grand rendez-vous qui les attend dans deux ans puisque c’est chez eux que sera organisée la prochaine édition. Les Lions du Sénégal sont un peu dans la méfiance. Jusqu’à présent il ne garde pas un bon souvenir de ses deux expériences les plus récentes en Afrique Centrale. En 2012, l’équipe est recalée à l’issue de la phase de poules.

C’était chez le voisin équato-guinéen. Et, en 2015, alors qu’elle portait l’étiquette de favori, même scénario, avec une victoire, un nul et une défaite. Vous comprendrez que les Sénégalais la jouent modestes. Reste les Eperviers du Gabon. Pas question de se garder les pieds au chaud dans des pantoufles. L’équipe compte sur son artilleur en chef, Pierre-Eymerick Aubameyang pour ajuster ses petits chefs d’œuvre qui font frémir de joie les supporteurs de Dortmund en Bundesliga. Tous pour un, un pour tous. Aubame sera-t-il le D’Artagnan des Eperviers ? Nul n’osera l’affirmer.

Car, avant une CAN, il faut tout oublier. Conjuguer le passé pour découvrir le présent ne peut servir de sésame infaillible. La meilleure référence cette fois, ce sont les matches de Coupe du monde joués en octobre et en novembre. Trois pays seulement parmi ceux qui sont présents au Gabon, ont marqué six points, l’Egypte, la RD Congo et la Tunisie. A l’inverse, l’Algérie qui avait caracolé en tête du classement FIFA de longs mois durant n’ en a, pour l’instant, qu’un seul point. Un repère précieux, mais seulement une indication.

Une rumeur cependant qui a tendance à prendre du poids. Attention à la Côte d’Ivoire. Sont-ce les buts marqués par Jonathan Kodjia et Wilfried Zaha contre l’Ouganda le 11 janvier aux Emirats ? Inédits en Coupe d’Afrique, ils ont déjà 27 et 26 ans. Feu le Président Houphouët-Boigny les auraient sûrement traités d’Eléphanteaux. Conserver la couronne acquise en 2015 ne sera pas facile. Qu’ils méditent cette réflexion : ne dure pas au pouvoir qui veut…mais qui peut !