Coup de tonnerre sous le ciel de Tsinga ! Quarante jours après l’installation du nouvel exécutif conduit par Tombi A Roko, la Chambre de Conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) annule l’ensemble du processus électoral de la Fécafoot.
La belle ambiance post-électorale dans le camp des pros Tombi a été de courte durée. A peine le nouvel homme fort de Tsinga s’est laissé confortablement asseoir sur son fauteuil de président que déjà, sa légitimité est remise en question.
Le 1er octobre 2015, la Chambre de conciliation et d’arbitrage (Cca) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) déclare « illégaux » les textes de la Fécafoot.
La juridiction supérieure nationale donne raison à Abdouraman Hamadou dans le recours que le président de Étoile Filante a déposé au lendemain de l’adoption des statuts de la Fécafoot. Exigeant le respect de la loi du 15 juillet 2011 par la Fécafoot.
Dans son recours, le président d’Etoile filante de Garoua avait constaté que « l’article 32 alinéa 3 de la loi N° 2011/018 du 15 juillet 2011 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives au Cameroun a défini la composition d’une ligue sportive ».
Se basant sur le fait que l’ensemble du processus électoral s’est basé sur l’article 23 qui a violé la loi, elle a donc décidé d’en tirer les conséquences et d’annuler les élections, partant de la base, aux départements, aux régions et du comité exécutif. Le processus électoral est donc à refaire.
Abdourahman Hamadou, Joseph Antoine Bell, Emmanuel Loga et leurs lieutenants estiment que Tombi qui a foudroyé son unique challenger Robert Atah sur un score à la soviétique, a torpillé les textes pour s’adjuger le prestigieux strapontin. Retour donc à la case départ !
Finke et Tchami sur le grill
L’urgence de faire le ménage dans la tanière s’impose ! Le 17 novembre 2015, la Fédération camerounaise de football, sous la plume de son tout nouveau président, enjoint l’entraîneur sélectionneur et le Team manager des Lions indomptables de s’expliquer sur les raisons qui ont contribué à la lourde défaite (0-3) des Super Eagles sur le Cameroun le 11 octobre en match amical.
Le nouvel homme fort du football camerounais, à travers cette lettre « aux forts relents de rappel à l’ordre », somme les deux hommes de lui donner avec précision, tous les détails liés à la préparation, le transport et la logistique des quadruples « Ballon d’Or africain » depuis le stage jusqu’au jour de ce fameux match insipide. Ça chauffe dans le staff technique et le spectre des têtes qui tombent planent déjà dans l’encadrement du Onze national.
Si Alphonse Tchami s’incline à sa hiérarchie et répond à la demande qui lui a été servie, Volker Finke, lui, voit mal qu’après avoir pré financé de ses propres poches certaines charges qui ne lui incombent pourtant pas, doit en plus se voir coller ce qui a tout l’air d’un procès. L’homme vient d’attirer sans le savoir, la foudre contre lui. Ses jours sont désormais comptés.
Claver Oyono limogé, André Nguidjol aux commandes
Ex fonctionnaire au ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep), André Nguidjol Nlend est nommé le 16 octobre 2015 au poste de Coordonnateur général des équipes nationales. Il remplace à ce poste, Pierre Claver Afane Oyono qui a accumulé une ribambelle de frasques.
Retour donc aux affaires. Retour à la maison. Cahier d’un retour à la case départ ! Après deux années de disette seulement, l’homme sort de sa retraite dont il jouissait depuis 2013 pour se remettre en selle dans un secteur qu’il connaît parfaitement, pour y avoir servi pendant une bonne dizaine d’années : l’administration des équipes nationales.
Si c’est Tombi A Roko qui signe la lettre officielle, on voit en arrière la main invisible du nouveau ministre puisque dans sa première nomination à ce même poste une quinzaine d’années plus tôt, Nguidjol était son véritable homme de main et la relation fut profitable. L’ancien directeur administratif des sélections nationales devient le nouveau gestionnaire des fonds que l’Etat accorde à la Fécafoot pour le compte des équipes nationales de football. Il veut en finir avec l’amateurisme.
Volker Finke débarqué, Belinga en poste
De l’audace et du sang froid, il en a fallu à Tombi A Roko Sidiki pour décider de mettre une fin au séjour de Volker Finke sur le banc de touche des Lions indomptables. Redouté et présenté comme un intouchable parce que bénéficiant de puissants lobbies au sein du sérail et imposé au Cameroun par l’équipementier Puma, l’ancien coach de Fribourg dont on annonçait à grandes pompes, sa reconduction, apprends à ses dépens qu’il n’était pas l’indéboulonnable qu’on avait laissé croire.
En fin de contrat à la tête de la sélection nationale fanion, le technicien allemand est prié de plier bagages et de retourner dans son Allemagne natal. C’est du moins ce que décide le 30 octobre 2015, le Comité exécutif de la Fécafoot, réuni en session extraordinaire au Mont Fébé hôtel de Yaoundé. Par cette décision, Tombi sonne le tocsin de la révolution dans le « gouvernement » du Onze national.
Le gouvernail est confié à Alexandre Belinga et Bonaventure Djonkep, présentés comme deux techniciens camerounais au parcours élogieux et doté d’une longue et riche expérience en matière de management des sélections nationales inférieures. Trois mois plus tard, Hugo Broos, technicien de nationalité Belge débarque à la tête de l’encadrement technique de la Fécafoot.