Sports Features of Tuesday, 6 October 2015

Source: Jean Marie NZEKOUE

Avec Bidoung Mkpatt, sérénité et résultats attendus

Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

Le changement intervenu à la tête du ministère des Sports et de l’Education physique lors du récent réaménagement du gouvernement est l’un de ceux qui ont le plus retenu l’attention des observateurs avertis et du grand public en général. Au-delà de la passion suscitée par le sport, les commentaires entendus ici et là résonnent comme un écho aux nombreuses attentes qui se faisaient jour dans l’opinion publique depuis quelque temps.

L’actualité plus ou moins récente prouve à suffisance que le sport camerounais se trouve à la croisée des chemins. Entre le ministère et les fédérations sportives, entre les instances dirigeantes et les joueurs de champ, des sujets de préoccupation ne manquent pas.

La nomination du ministre Bidoung Mkpatt qui intervient dans un contexte particulier suscite naturellement des grands espoirs en même temps qu’elle ouvre de nouvelles perspectives au développement du mouvement sportif national qui en a bien besoin, surtout en ce moment précis.

Centre névralgique du sport camerounais, le ministère des Sports et de l’Education physique est à la fois un laboratoire d’idées novatrices et un terrain privilégié pour l’élaboration et la mise en œuvre de la politique gouvernementale dans le domaine sportif.

Cette structure doit, par conséquent, opérer sa propre mue si elle veut impulser une nouvelle dynamique à l’ensemble du système. Il est évident que le retour à un climat de travail plus serein dans les services centraux et extérieurs conditionne tout le reste.

Les dossiers qui attendent le nouveau ministre sont nombreux et urgents. Sans vouloir réduire le ministère du Sport et de l’Education physique à l’univers du ballon rond, force est de constater qu’en raison de sa popularité, le football fait l’objet d’un engouement particulier auprès du public.

Tout en demeurant donc le « ministère de tous les sports », l’urgence commande que le Minsep se penche en priorité sur le pilotage de certains projets quelque peu en hibernation et qui ont besoin d’une vigoureuse reprise en main.

Le hasard du calendrier a bien voulu que le réaménagement gouvernemental intervienne aux lendemains de l’élection d’un nouveau bureau exécutif à la FECAFOOT avec pour principale mission la relance du football camerounais englué, ces dernières années, dans des conflits de leadership et d’autres batailles de positionnement qui auront déteint sur la performance globale. La tutelle devra accompagner cette dynamique.

Le principal chantier auquel on doit s’atteler sans délai est incontestablement la préparation des deux événements sportifs que va accueillir le Cameroun : les Coupes d’Afrique des nations de 2016 et 2019. Alors que la première échéance approche à grands pas, on n’a pas l’impression que les choses bougent dans le bon sens.

Certes, les stades de Limbé et de Bafoussam sont presque terminés mais beaucoup reste à faire. Sur le plan des infrastructures, il reste encore à construire des stades supplémentaires, des terrains d’entrainement, des voies de communication, des équipements de transmission et de transport de masse, des structures d’hébergement et de restauration, etc.

Visiblement, il faudra mettre des bouchées doubles pour rattraper le temps perdu. En plus d’une synergie intergouvernementale, certains observateurs préconisent même l’adoption d’un plan d’urgence pour donner un coup d’accélérateur au dossier des CAN.

Précédé d’un préjugé favorable, le nouveau ministre des sports qui débarque en terrain connu a pour mission de redonner des couleurs au sport camerounais qui se trouve au creux de la vague. Certes, la nomination ne suffit pas pour changer de l’eau en vin, mais elle devrait au moins constituer un électrochoc pour poser les jalons d’une nouvelle dynamique.

Au-delà des hommes, c’est un véritable changement des mentalités qu’il convient d’opérer. Il faudra visiblement beaucoup de travail et de patience pour rassembler toutes les composantes du mouvement sportif national autour d’un objectif commun : servir le sport camerounais et non s’en servir.