Lorsque le Premier Ministre et Chef du Gouvernement à demander au Ministre des Sports de voir clair sur ce qui s’est passé à Bruxelles, les analystes du football camerounais ont compris que le sommet de l’État avait décidé de mettre une couverture sur cette affaire qui a durablement sali la réputation du Cameroun.
C’est que Bidoung est le protecteur de Nguidjol depuis ses premières années comme ministre des Sports en 2000 et le Coordonnateur des équipes nationales le lui rend bien. Evocations.
Ils se tiennent comme deux faces de la même médaille. Ils travaillent en synergie et sont de connivence dans plusieurs dossiers chauds liés à la gestion de la sélection nationale fanion, présentée aux yeux du public comme une vache à lait.
Le duo Bidoung-Nguidjol c’est une amitié de longue date ; une relation de confiance et d’intérêt même si en matière de préséance, le patron des Sports reste le boss. C’est d’ailleurs ce dernier qui a proposé son protégé à Tombi A Roko après le limogeage avec fracas de Pierre Claver Oyono le 15 octobre 2015... dans des circonstances bizarrement pareilles à celle de Bruxelles.
André Nguidjol, qu’on surnomme « Beretta », cloué dans l’inconfort d’une retraite survenue aux lendemains de son implication dans l’affaire des primes impayées de Samuel Eto’o en équipe nationale, a donc été ressuscité par son mentor avec qui, le juteux business des sélections nationales semble plus facile à gérer.
L’homme du sale boulot
Revenu aux affaires, l’homme n’a rien perdu de ses réflexes. Il a juste ré-enfilé son costume, huilé à nouveau son réseau dans les circuits des voyages, des réservations d’hôtel, du fisc, des démarches administratives liées à la gestion régulière des Lions indomptables où il reste incontournable si ce n’est simplement irremplaçable. Et le Ministre Bidoung aime bien ça puisqu’il peut compter sur son homme de main en toute circonstance.
Leurs détracteurs semblent dire que ce business rapporte beaucoup et les deux hommes se partageraient le butin, sans état d’âme. En bon père protecteur, le patron des Sports, aidés par ses amis et frères bien placés dans les arcanes de la Justice et du pouvoir, s’arrange à ce que son poulain ne soit jamais épinglé.
C’est pourquoi, cité dans plusieurs affaires de détournement, l’ancien fonctionnaire du Minsep nargue le Tribunal Criminel Spécial (TCS). Et même s’il est interdit de sortir du pays et son passeport retiré, le Ministre Bidoung Mpkwatt lui assurerait la caution nécessaire pour faire ses incessants voyages à l’étranger.
Le contribuable trinque
Le mode opératoire serait simple : gonfler les budgets des matches des Lions indomptables, des primes des dirigeants en avançant des montants somptuaires et une fois l’argent sorti des caisses de l’Etat, on se met à table sur le dos du contribuable.
Toujours selon ses détracteurs, le coordonnateur des équipe nationales jouirait d’une renommée en la matière. Impliqué dans la gestion calamiteuse du budget de la Coupe du monde « Afrique du Sud 2010 » ainsi que dans l’utilisation controversée de centaines de millions de nos Francs CFA, il en est sorti presque blanchi, son boss ayant usé de son entregent pour étouffer l’affaire dans l’œuf.