Dans un revirement stratégique notable, Samuel Eto'o, l'actuel président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), a officialisé sa candidature au Comité Exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF). Cette décision marque un changement radical par rapport à ses ambitions initiales qui visaient la présidence de l'institution continentale en 2025.
Lorsqu'il accède à la présidence de la FECAFOOT il y a trois ans, Samuel Eto'o nourrissait l'ambition de briguer la présidence de la CAF en 2025. Cette candidature aurait pu marquer le retour du clan AHMAD AHMAD, dont il était le conseiller, à la tête d'une institution qui présentait alors un endettement de 40 millions de dollars sous la nouvelle présidence de Patrice MOTSEPE.
La candidature d'Eto'o au Comité Exécutif se heurte cependant à des obstacles majeurs. L'ancien international camerounais fait face à une condamnation pour fraude fiscale en Espagne, doublée d'une sanction de la CAF pour violations graves des principes éthiques. Ces éléments fragilisent considérablement sa position, d'autant plus qu'une décision du jury d'appel de la CAF est attendue avant la fin de l'année.
Face à ces incertitudes, Samuel Eto'o a développé une stratégie alternative visant particulièrement son compatriote Seidou Mbombo Njoya, actuel vice-président de la CAF. Il a ainsi orchestré la candidature du Congolais Jean Blaise Mayolas, une manœuvre qui révèle sa détermination à écarter son prédécesseur des instances dirigeantes du football africain.
## Des tentatives de ralliement infructueuses
Dans sa démarche, l'ancien capitaine des Lions Indomptables a également tenté de convaincre le président de la Fédération centrafricaine de football de se porter candidat au COMEX de la CAF. Cette initiative, qui s'inscrit dans sa stratégie d'opposition à Mbombo Njoya, s'est toutefois soldée par un refus poli de son interlocuteur.
Cette situation révèle les tensions qui traversent le football camerounais et leurs répercussions sur la scène continentale. La candidature d'Eto'o au COMEX, si elle aboutit, pourrait non seulement redéfinir les équilibres au sein de la CAF, mais aussi avoir des implications significatives pour sa propre position à la tête de la FECAFOOT. En effet, un rejet de sa candidature pourrait compromettre ses chances de se maintenir à la présidence de la fédération camerounaise.
Dans un contexte où le football africain cherche à renforcer sa gouvernance et sa crédibilité internationale, ces manœuvres politiques soulèvent des questions sur la capacité des institutions continentales à maintenir leur indépendance face aux rivalités personnelles de leurs dirigeants.