Infos Sports of Friday, 18 November 2016

Source: newsducamer.com

CAN 2016: Biya confisque les accréditations d’Hayatou

Paul Biya et le président de la CAF, Issa Hayatou Paul Biya et le président de la CAF, Issa Hayatou

Tout est parti sur la base de rumeurs au sortir de la première conférence de presse de la Confédération africaine de football (CAF) jeudi soir. «On a demandé de remettre toutes les accréditations au Centre de presse, afin qu’ils les acheminent à la présidence, pour authentifier», informe un journaliste. Sa nouvelle est de nature à provoquer l’ire de ses confrères. «Cher ami, il s’agit d’une compétition de la CAF qui en est donc propriétaire ; de quoi parles-tu ?». Et un autre, venu de Douala, semble avoir déjà été au parfum de cette donne à l’avance. «Vous voyez que je n’ai pas mon badge, et pourtant je suis accrédité», soutient Yves Léopold Kom, correspondant d’Africa N01.

Désormais, beaucoup commencent à adhérer, conscient du fait que la cérémonie d’ouverture et le match d’ouverture verront la présence de Paul Biya, le président de la République du Cameroun. Paul à qui les affidés et hâbleurs accordent exclusivement la paternité de la victoire de l’organisation de cette compétition. Une grande première pour un régime qui boucle en 2016 sa 34ème année de direction du pays, sans pouvoir organiser une compétition d’envergure. Il ne pourrait en être autrement, quand le pays accuse un retard légendaire en matière d’infrastructures sportives. Alors même que toutes les victoires sportives sont mises à l’actif de celui qui se fait appeler premier sportif national.

Quoi qu’il en soit, chaque sortie de Paul Biya à l’intérieur de son pays est un moment difficile à vivre pour ses citoyens qui doivent réviser leurs capacités à faire la marche à pieds, vivre coupés du marché, accepter le sacrifice de vivre sans les commerces et les services sociaux basés ou pouvant se dérouler sur l’axe présidentiel. Le seul d’ailleurs qui dessert une grande partie de la capitale du pays. «Êtes-vous repassés au stade depuis trois jours», a demandé un entraîneur de football. Et avant même que ses interlocuteurs répondent, l’homme anticipe : «Il y a au moins trois barrières de contrôle avant d’arriver à la tribune presse ou au stade», prévient-il. Pour confirmer qu’«il ne faut pas négliger l’information qu’on vous donne. Tout est possible».

Finalement, la rumeur se dissipera au fil de la soirée, avec l’invitation officielle du Comité d’organisation, de se conformer à ces exigences de la Direction de la sécurité présidentielle. Et ceux chargés de récupérer les accréditations, sont pris à autre chose ce soir-là. Les reporters se renseignent. «Noooon ! Vos badges ne sont pas sécurisés. Il faut un cachet qui atteste qu’ils sont infalsifiables», lance un membre du Comité d’organisation, rencontré au hasard au Village de la CAN. Il se dit qu’il faut faire poser un cachet sur son badge, par les services de la Présidence de la république. A défaut, son propriétaire ne pourra pas accéder au stade lors de la cérémonie d’ouverture. «Et les étrangers qui n’en sont pas avisés feront comment ?» demande un têtu. Question sans réponse.