«Les raisons d’une charcuterie». C’est le titre choisi par La Nouvelle Expression (LNE) pour illustrer son article, dans son numéro du 19 septembre 2016, sur la décision du Gouvernement d’octroyer au Comité d’organisation de la CAN féminine 2016 la somme de 4,8 milliards de FCFA. Une nouvelle accueillie avec froideur par les membres d’un Comité qui avait demandé au départ 23 milliards de FCFA.
Annonçant le déblocage de cette enveloppe, Bidoung Mpkatt, le Ministre des Sports et de l’Éducation Physique et président du Comité local d’organisation de la CAN, a fait cette précision: «Certes le budget est en deçà des 23 milliards sollicités par les 14 Commissions du Comité Local d’Organisation. Et nous sommes passés de 18, 16, 14, 12,8, 6 à 4 888 246 000 FCFA (quatre milliards huit cent quatre-vingt-huit millions deux cents quarante-six mille)».
LNE révèle qu’à la manœuvre de cette coupe budgétaire, les Services du Premier Ministre. Selon une source, «la Présidence a reçu les prétentions via les Services du Premier Ministre et les lui a renvoyées pour arbitrage. C’est vrai qu’il y a eu une main mise du secrétariat général de la Présidence, mais c’est l’Immeuble étoile qui a tout régulé».
À en croire un fonctionnaire bien placé, la réduction du budget s’est faite en accord avec le comité d’organisation. «Ceux qui en font un problème ne connaissent pas les mécanismes d’élaboration d’un budget». Déjà, «il faut bien que l’on comprenne que ce budget n’est pas une sanction contre qui que ce soit. Il est le fruit de concertations avec les instances dirigeant le Comité local d’organisation; ce qui suppose qu’à chaque fois il y avait concertations avec, tout au moins, le Ministre qui préside ce Comité. Et donc, à chaque fois qu’on disait ‘‘ici vous avez prévu tant, mais on peut plutôt vous accorder tant’’. Il n’y a de conflit à aucun niveau. On peut prévoir même un budget de 100 milliards et on vous en accorde finalement deux; l’important est que l’essentiel soit préservé», explique ce dernier.
Selon d’autres sources, la décision du Gouvernement a été prise après le constat d’un projet de budget surévalué. «Les Camerounais exagèrent aussi; des gens avaient prévu des rubriques qui n’apportaient rien à l’organisation de l’événement. Parce qu’il fallait se remplir les poches. Car, l’occasion est rare», lâche un membre d’une commission avant d’expliquer: «il était prévu qu’on paie une prime de cent mille francs pour chaque session de sa commission. Certaines en étaient déjà à près d’une vingtaine, et l’information parvenue est qu’on ne paiera que pour quatre sessions; vous imaginez donc que si quelqu’un avait prévu peut-être un million cinq cents milles pour sa participation, il se retrouvera à quatre cent mille», calcule un membre influent d’une commission.
Mais, comme l’a souligné Bidoung Mpkatt, «nous devons réussir le maximum avec le minimum pour éviter que l’histoire ne se répète pas après celle de 1972 lorsque le Cameroun avait organisé la 8e Coupe d’Afrique des Nations de Football. Nous devons rester solidaires, car il s’agit de l’honneur du Cameroun».