Plus de deux mois après la date butoir fixée par l’entreprise chargée de la construction du complexe sportif au sujet de l’arrivée du premier bateau transportant les matériaux préfabriqués, le ciel du complexe sportif qui va abriter le « stade Paul Biya » est encore gris. Même le nom du Président de la République ne fait plus peur dans cette république qu’on appelle Cameroun.
Pas besoin d’être un démiurge pour se rendre à l’évidence que c’est la grande inquiétude sur le site de construction du complexe sportif d’Olembé. La vaste étendue de terre nue, avec des balises d’orientation faites de piquets et de bandes rouges et blanches trahissent le retard qu’accuse ce chantier. Même si la cuvette qui va abriter le stade principal se dessine progressivement et que les engins lourds travaillent à une vitesse exponentielle pour faciliter la tâche aux plus de 800 ouvriers déployés ici, les doutes autour de la livraison de ce chantier en rajoutent à la psychose générale dans laquelle baignent les fans des Lions indomptables. Annoncés pour la mi-septembre, les 9000 tonnes de matériaux préfabriqués en provenance de l’Italie pour le complexe portuaire de Kribi, avant d’être acheminés sur Yaoundé, restent attendus.
Financements
L’accostage du premier bateau que vantait le gouvernement en juillet dernier, s’est transformé en un véritable serpent de mer. Pour se dédouaner, le Directeur général du projet pour le compte de Piccini Construction et les autres responsables impliqués, accusent les « tracasseries de voyage et les lenteurs administratives ». Pourtant, apprend-t-on, la mobilisation des fonds qui relève du ministère des Finances et celui en charge de l’Economie, est d’ores et déjà bouclé. A la banque italienne Intesa Sanpaolo qui finance à 85% le projet, les financements sont prêts et disponibles depuis plus de quatre mois. De même que la contrepartie camerounaise.
On se souvient que lors d’un point de presse en juillet dernier, Marc Debandt, le directeur du projet avait pourtant rassuré que le stade sera prêt pour la dernière inspection de la Confédération africaine de football (Caf) prévue courant mai 2019. Au point où d’aucuns s’en bombaient le torse, arguant que le fait que la compétition se joue désormais en juin au lieu de janvier, est un avantage de plus pour que les délais soient tenus. « Car, Piccini, entreprise expérimentée, a déjà construit des stades similaires, notamment celui de Rome, en seize mois », vantaient-ils. Qu’est ce qui peut donc expliquer qu’en fin novembre, on soit à attendre ce fameux bateau comme le Messie ?