Le ministre des Sports et de l’Éducation physique a présidé une réunion le 27 novembre 2015, à Yaoundé, avec les chefs d’entreprises retenues pour la construction et la réhabilitation des aires de jeu et d’entraînement.

«Permettez-moi d’exprimer ma gratitude aux chefs des départements ministériels partenaires, dont la collaboration franche a permis l’accélération des procédures de lancement et d’attribution des différents marchés relatifs à la construction et à la réhabilitation des infrastructures sportives dans le cadre de l’organisation de la coupe des nations féminine 2016». Des paroles du ministre des Sports et de l’Education physique (Minsep), Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, vendredi dernier, 27 novembre 2015, au cours de la réunion de lancement officiel des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures sportives devant abriter la Can 2016.

Pour réussir l’organisation de cette compétition, ainsi que la Can masculine de football 2019, le Cameroun, avec la contribution de plusieurs partenaires publics et privés, s’est lancé dans le vaste chantier de construction et de réhabilitation des infrastructures sportives. En ce qui concerne notamment la Can féminine 2016, il convient de rappeler que la quasi-totalité des marchés relatifs à l’achèvement des travaux complémentaires des stades nouvellement construits et à la réhabilitation de ceux existants ont été lancés. Un chronogramme de réalisation des travaux du maître d’ouvrage a été élaboré. Un comité interministériel de suivi des travaux a été mis en place. Les travaux ont été lancés sur plusieurs sites, notamment celui du stade militaire de Yaoundé, des deux stades annexes, du stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, ainsi que les travaux d’aménagement extérieur sur le site du stade de Ngueme à Limbe.

La rencontre de vendredi avait pour objet, de s’assurer que les documents contractuels et techniques, c'est-à-dire l’ensemble des documents nécessaires pour le démarrage des travaux sont déjà acquis par chaque entreprise. Il était également indispensable d’attirer l’attention de tous les acteurs sur la nécessité du respect par chaque partie, des lois et règlements en vigueur au Cameroun, du cahier de charges de chaque acteur qui doit être conforme aux normes en matière de construction des stades exigées par la Confédération  africaine de football. Par ailleurs, l’évolution des travaux doit être en adéquation avec les engagements pris par l’État du Cameroun auprès de cette instance dont la première mission d’inspection est programmée au Cameroun pour le mois de février 2016.

Échéance

Il était également nécessaire, au cours de cette rencontre, de s’assurer que tous les aspects liés à l’équipement et à la réhabilitation des infrastructures devant abriter la Can 2016 ont été pris en compte, afin de permettre le cas échéant aux cabinets concernés d’apporter tous les correctifs nécessaires, l’objectif étant que tous les chantiers soient livrés impérativement au plus tard dans huit mois. A ce titre, Bidoung Mkpatt a rappelé à ses partenaires que «les dates de livraison des chantiers sont butoirs» et qu’une défaillance technique peut faire échouer le projet. «Messieurs les chefs d’entreprises, aider nous à respecter les délais. C’est la priorité des priorités. C’est une instruction du chef de l’État. Les Can doivent être organisées rigoureusement et minutieusement», a-t-il martelé.

Le succès de l’organisation de la Can féminine 2016 est en partie tributaire de la disponibilité à temps des infrastructures sportives exigées et constituera pour le Cameroun, un galop d’essai dans la perspective de celle masculine en 2019. Raison pour laquelle, a précisé le Minsep, «nous devons par conséquent mettre à contribution toutes nos énergies, nos intelligences, mettre en synergie toutes les expertises nécessaires pour réussir dans la complémentarité, l’effort opiniâtre au travail, la perspicacité, cet important challenge». Pour conclure, le patron des sports a recommandé aux membres du comité de suivi des travaux de construction et de réhabilitation de la Can 2016 qui a été mis en place, de respecter scrupuleusement le mandat qui leur est prescrit.

Chantiers en cours

Malgré des menaces de la Caf de retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique féminine 2016 au Cameroun, la construction des stades bat de l’aile. Certains chantiers sont carrément à l’arrêt, à l’instar du Grand stade Paul Biya de 60.000 places assises. Cette arène située dans la banlieue Nord de Yaoundé n’a pas avancé d’un pouce depuis 2007. Des problèmes opposent les populations riveraines du quartier Olembe aux pouvoirs publics. Les populations (52 familles recensées par les autorités administratives) en colère réclament le paiement des indemnisations « promises en 2008 » au moment de l’entame des procédures.

Le gouvernement camerounais ambitionne aussi de construire le complexe de l'Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) de 12.000 m2 avec une piscine olympique, un ensemble didactique et des stades multisports : basket-ball, volley-ball, handball, et deux courts de tennis et un hôtel trois étoiles d'une capacité de 200 lits. Le coût total des investissements de cette première phase s'élevait à 94,6 milliards de Fcfa contre 170,8 milliards pour la seconde étape.

Sur le site de Douala, chef-lieu de la région du Littoral, le gouvernement a été obligé d’aller à la recherche d’un nouveau site non marécageux, qui permettrait une avancée rapide des travaux.  Le nouveau stade de Bwang Bakoko aura donc une capacité de 50.000 places assises. Ce changement de site a eu des conséquences terribles sur la programmation des matches de la Can féminine 2016. En effet, la capitale économique ne pourra finalement plus accueillir de rencontre. Au-delà de Yaoundé, les matches vont se jouer au stade de Ngueme situé à environ huit kilomètres du centre urbain de Limbe dans le Sud-ouest. Il s’agit d’une arène de 20.000 places assises avec vue splendide sur l’océan atlantique. Les travaux d’aménagement des principales voies d’accès ont déjà été lancés par le ministre de l’Habitat et du développement urbain, Jean Claude Mbwentchou, au cours d’une visite sur le chantier début novembre. A cela, s’ajoute la nouvelle aire de jeu de Kouekong à Bafoussam (20 000 places).

Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt nommé à la tête du ministère des Sports et de l’Education physique le 2 octobre dernier, a déposé la semaine dernière son projet de budget devant la commission des finances de l’Assemblée nationale. Un budget ambitieux qui s’élève à 177, 667 milliards Fcfa sera bientôt défendu devant les députés. Des prétentions en hausse d’un peu plus de 150 milliards Fcfa par rapport à l’exercice précédent qui était seulement de 23, 786 milliards Fcfa. Selon des sources généralement bien informées au ministère des Sports et de l’Éducation physique, ledit budget consacrera 13, 267 milliards au fonctionnement, notamment le paiement des salaires et divers, tandis que 164, 400 milliards seront réservés au budget d’investissement public (Bip) dont la construction des infrastructures sportives en priorité.