En colère et rancuniers il y a quelques jours après l’élimination prématurée de leur pays qui est en même temps celui qui accueille cette compétition, les supporters des Panthères promettent de faire le plein d’œuf du Stade de l’Amitié dimanche prochain. Objectif avoué : Soutenir et encourager à la victoire le désormais unique représentant de l’Afrique Centrale en lice.
Le trophée de cette 31e édition de la CAN doit rester en Afrique centrale ! C’est en tout cas le vœu de plusieurs gabonais de Libreville qui ont juré de faire le plein d’œuf du stade de l’Amitié, théâtre de cette finale très attendue qui va opposer les Lions indomptables aux Pharaons d’Egypte. Les fans des Panthères, courroucés et déçus par l’élimination précoce de leur sélection nationale fanion, avaient pourtant décidé de bouder les autres rencontres du tournoi. Inquiets pour leur avenir et hostiles au fair-play, ils préféraient économiser de leur temps, de leur argent et de leur énergie pour autre chose que cette compétition pour laquelle ils ont ruminé désaveu, désamour et rejet. Mais les belles performances du Cameroun, couronnée par cette brillante qualification pour la finale, semble avoir ravivé la flamme de l’hospitalité sous-régionale dans les cœurs des gabonais.
C’est l’Afrique (Centrale) qui gagne !
A preuve, ils promettent d’occuper toutes les 40 000 places du stade d’Angondjé. « Le Cameroun est un pays frère que nous décidons de soutenir jusqu’au bout. D’abord parce que les Lions représentent valablement l’Afrique centrale, mais aussi et surtout parce qu’une victoire en finale sera synonyme de victoire pour le pays hôte qui doit s’en inspirer pour la prochaine CAN en 2019 », croit savoir Amélie Akagbe, vendeuse dans un supermarché.
Un avis que partagent beaucoup d’autres compatriotes, convaincus que le trophée retournera au Cameroun. « Nous serons tous au stade pour soutenir le Cameroun qui a réussi là où beaucoup de grandes nations ont échoué. Il n y a pas de mal à supporter le beau jeu et le fair-play. Quoiqu’il en soit c’est l’Afrique centrale qui gagne », renchérit Claude-Odilon Obame, tenancier d’un cybercafé à Libreville.
Dans ses convulsions de la crise post-électorale qui l’agite depuis le terme de la présidentielle du 27 août 2016, le Gabon qui peine à panser ses plaies, espère sans doute un succès de l’équipe nationale du Cameroun, un pays frère avec qui ils partagent beaucoup de choses, à cette Coupe d’Afrique, afin de profiter aussi, ne serait-ce que par contagion, du plaisir d’avoir aussi contribué au succès.