On s’était toujours posé la question, en subodorant la réponse, mais sans trop oser l’avouer : pourquoi le Cameroun, après avoir organisé une Coupe d’Afrique des Nations en 1972, n’avait plus jamais essayé de se porter candidat à l’organisation d’une autre édition du plus grand événement sportif du continent ?
Malgré les lauriers acquis au fil du temps, on voyait bien les autres « grandes nations » du football africain organiser, une fois, deux, et parfois plus, ce rendezvous prestigieux et de plus en plus couru… Ce qui devait arriver arriva : le Cameroun, sans grand effort, un de ses vaillants fils étant à la manœuvre, obtint donc l’organisation de la Can 2019.
Dans le calendrier politique du Cameroun et de son chef, la date tombait comme mars en carême : la perspective de cette grande fête pourrait bien servir un an auparavant, lors de l’élection présidentielle où pour une énième fois le chef solliciterait un autre mandat de son peuple.
Banco ! Ce fut donc conclu, et comme si cela ne suffisait pas, on y ajouta la version féminine de la compétition, un galop d’essai quelques temps avant, n’étant jamais inutile. L’affaire dans le sac, on se contenta de l’effet d’annonce et on loua la « confiance » accordée à notre pays et à son guide éclairé. Puis tout le monde retourna à ses occupations.
Le temps a passé. Et nous voilà donc en 2016.
Il faut organiser la Can féminine : où l’on s’aperçoit subitement que rien n’est prêt : ni les stades, ni les hôtels, ni les autres infrastructures minimales pour pouvoir prétendre accueillir un événement de ce niveau.
Puis l’agitation de responsables, à la Camerounaise, a commencé : beaucoup de visites -sous l’oeil les caméras de télé- de chantiers qui hélas n’avancent guère, autant de déclarations mais qui ne concourent
pas à faire sortir un stade, un hôtel de terre.
Avec la perspective de la Can, les pires maux Camerounais on fait surface, tout le monde ne voyant dans cette opportunité qu’une aubaine pour en croquer une.
Nous allons montrer à l’Afrique et au monde entier, notre vrai niveau
Seulement, voilà :
Le Cameroun est rattrapé par ses péchés, car l’organisation d’un événement de ce niveau requiert désormais un sérieux, une planification, une efficacité bref, un leadership que notre pays n’a sans doute pas.
Nous allons montrer à l’Afrique et au monde entier, notre vrai niveau