Deuxième sortie des Lions A’ de Rigobert Song Bahanag et deuxième défaite d’affiliée qui fiche tout en l’air : espoir, grande gueule, rêves insensés et un sacré coup sur les capacités de l’ex brillant capitaine des Lions Indomptables à tenir les rênes d’une sélection nationales fût-elle de seconde main.
Mais tout aussi à côté de cette Bérézina, on se dit qu’il est des soirées comme celle là où le déroulé d’un match avec toutes les peines qu’on peut ressentir, vous procure malheureusement au plus profond de vous-même, une certaine libération, un zeste de satisfaction. Satisfaction somme toute aigre-douce mais satisfaction tout de même. De voir éclater en direct aux yeux du monde, les vérités mille fois ressassées mais jamais acceptées, des gros mensonges du football camerounais.
Si ce n’est pure imposture, au nom de quoi les camerounais se croient fondés à cultiver ne serait-ce qu’un simple espoir sur une potentielle performance de ces lionceaux de pacotille ? Comptent-ils qu’on me le dise sur ce championnat déglingué sans calendrier sérieux qu’ils organisent chaque année et qui se joue à programmations hasardeuses avec au bout du compte, une absence totale d’équité ? Un championnat où des décisions d’arrière-cours chamboulent le classement officiel et décident par pur tribalisme qui au rang des relégables se maintient ou pas quand il ne s’agit pas de rallonger ou diminuer par complaisance, le nombre de clubs en élite professionnelle ? Une mare aux diablotins où des clubs impécunieux avec à leur tête de véritables forbans, n’ont aucune politique réelle d’encadrement et de promotion du football si ce n’est tirer cuisse ou aile de leurs piètres investissements ? Bref, une jungle où personne ne se soucie du long terme et des conditions idoines d’encadrement des joueurs ?
La douleur des évidences
Ce qui est arrivé à Agadir et sur le dos du pauvre Song Bahanag n’est qu’une évidence qu’on déplore depuis et que des éclaircies de victoires hasardeuses ont longtemps masqué. Voici un bail déjà, la fédération camerounaise de football ne se consacre plus à ses missions fondamentales. Sa richesse l’a perdue et l’a livrée aux convoitises de tous les aigrefins de la république qui n’ont rien à faire du football et de ses exigences si ce n’est trouver leur compte dans un milieu où les QI selon leurs présomptions, volent à ras de pâquerettes. Mais qui dans ce fatras de confusion pense à la relève, sa constitution, son suivi et sa logique intégration dans les générations ?
De recours en recours au tribunal arbitral du sport pour des points de droit qu’ honnêtement on aurait pu sans juridisme vider au plan national, on en est arrivé dans cette fédération, à s’accommoder du diktat des normalisations imposées de l’extérieur. Conséquence, les procès obstruent l’avenir et l’on ne peut que d’années en années, parler de la refonte des textes, de la gestion des affaires courantes et d’élections toujours à refaire. Point de temps pour les préoccupations liées au football.
Itou pour les pouvoirs publics, complices malveillants d’une sinistrose qu’ils ont laissé s’installer et prospérer et qui leur tombe aussi sur la tête. Il n’y a qu’à voir pour un pays comme le Cameroun qui a tant gagné puis engrangé de confortables royalties, les contorsions qu’il déploie pour masquer ses défaillances en infrastructures sportives, relativement aux contrôles en cours de la CAF en vue de la prochaine coupe d’Afrique des nations.
La déroute d’Agadir ne nous demande pas de pleurer sur notre sort ou de vouer aux gémonies Song Bahanag et sa cuvée de pieds carrés. Mais plutôt de rattraper rapidement le temps qui nous est dorénavant compté. Celui du sérieux, de l’organisation sincère, de la planification coordonnée et de la construction vraie de la relève. C’est fini, les générations spontanées.