Infos Sports of Sunday, 13 November 2016

Source: cameroon-info.net

Cameroun - Zambie: les choix d’Hugo Broos

Hugo Broos en conference de presse Hugo Broos en conference de presse

Le sélectionneur des Lions Indomptables n’a pas eu la tâche facile lors de la conférence de presse d’après match, face à des journalistes peu convaincus par ses choix.

Tenu en échec samedi par la Zambie au Limbe Omnisports Stadium, le Cameroun a entamé ses chances de qualification pour la Coupe du Monde Russie 2018. Auteurs d’une prestation approximative face à une équipe pourtant prenable, Hugo Broos et ses poulains ont laissé le public et surtout la presse sportive camerounaise dans une colère peu habituelle. Le technicien belge en a d’ailleurs fait les frais au cours de la conférence de presse d’après match où il a été littéralement acculé par des hommes de médias qu’il n’arrive pas à convaincre à travers ses choix.

La presse lui reproche d’aligner régulièrement des joueurs plutôt habitués à cirer le banc de touche dans leurs clubs en Europe. Le journaliste Guy Roger Obama de la Radio Magic FM à Yaoundé a notamment cité en exemples: Benjamin Moukandjo qui n’est pas à cent pour cent avec son club Lorient, Clinton Njie pas très régulier sur les pelouses avec l’Olympique de Marseille, Nicolas Nkoulou, presqu’écarté de l’effectif de l’Olympique lyonnais… Des joueurs dont le manque de compétition n’est pas sans conséquence sur le rendu de l’équipe tricolore. « C’est ça le problème du Cameroun. Ici, il y a des joueurs qui sont en Europe mais qui ne jouent pas. Qu’est-ce que je peux faire ? Moukandjo a joué tous les matches, sauf les deux dernières parce qu’il était blessé, c’est vrai. Mais je pense qu’un joueur comme lui peut toujours faire quelque chose dans un match. Si je dois tenir compte des joueurs qui ne jouent pas dans leurs clubs, ça va être difficile pour moi d’avoir 18 joueurs. Ça a toujours été le cas depuis que je suis ici mais maintenant, ça va beaucoup mieux parce qu’il y a des joueurs qui jouent plus souvent qu’avant. Est-ce que je vais demander aux clubs de les mettre dans leurs équipes ? Il faut vivre avec ça », a-t-il répondu, sans visiblement réussir à convaincre ses interlocuteurs impatients de le relancer sur la question.

Le cas Choupo Moting

Regrettant les carences observées sur le front offensif des Lions Indomptables et qui auraient pu être résolues en présence d’un Eric Maxim Choupo Moting, les hommes de médias camerounais ont vigoureusement interpellé le sélectionneur au sujet de l’attaquant de Schalke 04 qu’il n’a jamais titularisé depuis qu’il a pris les rênes de la sélection tricolore. Journaliste à la Télévision panafricaine Vox Africa, Boney Philippe a contesté l’information qui l’a annoncé indisponible pour la rencontre de samedi. Le joueur pourrait avoir selon lui, refusé de venir en sélection pour éviter de se faire humilier une nouvelle fois par Hugo Broos. Une réaction qui a eu le don de mettre davantage le patron de l’encadrement technique des Lions sur la défensive. « Si vous dites que Choupo n’est pas blessé, vous mentez, parce que ce n’est pas vrai. Cela voudrait dire que le médecin de Schalke ment, que Choupo ment. Ne faisons pas une polémique pareille en disant d’un joueur qui s’est annoncé blessé qu’il n’est pas blessé », a-t-il répondu, très agacé. Il ajoute très tendu : « S’il n’est pas blessé, téléphone lui, il ne faut pas le dire à moi. »

Broos n’a toutefois pas pu justifier la non-titularisation du numéro 13 des Lions lors de la rencontre face à l’Algérie (1-1), le 9 octobre 2016 à Blida, alors qu’il venait tout juste de reconnaitre que son équipe a urgemment besoin d’un joueur du profil de Choupo Moting. C'est-à-dire «un joueur capable de faire un lien entre le milieu et l’attaque, un génie technique qui peut faire l’avant dernière passe et accélérer le jeu », pour reprendre les termes utilisés par Jacques Marcel Itiga, journaliste du Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc).

Hugo Broos a surtout voulu faire passer les journalistes pour des ingrats, prêts à tout critiquer au moindre faux pas. « Ce n’est pas le moment de commencer à dire : il fallait faire ci, il fallait faire ça. Après un match pareil, c’est très facile. Je n’ai pas entendu ces échos après le match face à l’Algérie, je n’ai pas entendu ces échos après le match face à la Gambie, contre la Mauritanie, parce qu’on avait gagné. Quand on fait un mauvais résultat, il ne faut pas commencer à tout critiquer », a-t-il lancé, alors que les échanges devenaient de plus en plus électriques. Mais il a eu la vie sauve grâce à l’intervention de Vincent de Paul Atangana, Team Press Officer des Lions qui a décidé de mettre un terme aux échanges contre le gré de ses confrères qui semblaient habités par plusieurs autres préoccupations.