Huit participations en coupe du monde, premier pays africain à atteindre les quarts de finale d’un mondial, cinq fois champion d’Afrique, une médaille d’or olympique, une coupe afro-asiatique, finaliste de la coupe des confédérations en 2003… Aujourd’hui, l’équipe du Cameroun n’est plus que l’ombre d’elle-même.

La dérive communicationnelle de Célestine ketcha Courtes, ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, tout récemment dans le septentrion, a suscité de vives protestations et une certaine nostalgie au sein de l’opinion publique. A travers sa tristement célèbre interrogation « il y avait quoi avant ? », beaucoup revoient toutes ces choses qui faisaient la fierté du Cameroun, et qui aujourd’hui se sont éteintes du fait de l’incompétence et de la cupidité de certains de nos dirigeants.

Dans le domaine du football par exemple, le Ca- meroun a littéralement dominé l’Afrique durant pratiquement trois décennies ; 80, 90, et le début des années 2000. En effet, à l’aube des années 80, ‘’ l’indomptabilisme’’ came- rounais s’est manifesté à travers le génie des légendes comme Théophile Abega, Thomas Nkono, Grégoire Mbida, Roger Milla et bien d’autres encore. N’eût été une grossière erreur d’arbitrage contre le Pérou, avec un but refusé à Milla, le Cameroun se serait qualifié pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde de 1982 en Espagne. Néanmoins, les Lions sont sortis de la compétition invaincus. Ensuite, ce furent trois finales consécutives de Coupe d’Afrique des Nations ; 1984, 1986, 1988.

Même si L’Egypte a eu raison du Cameroun lors de la finale de 1986, il faudra noter que les deux autres ont été remportées par le pays de Roger Milla, face à un même adversaire, le Nigeria. En 1990 en Italie, ce fut l’apothéose avec une prestation historique ponctuée par une qualification pour les quarts de finale, une première pour un pays africain. Après un passage à vide matérialisé par une transition générationnelle, les lions reviennent en force en 1998, et une fois de plus à cause de nombreuses erreurs d’arbitrage, le Cameroun ne se qualifie pas pour les huitièmes de finale contre le Chili. En 2000 et 2002, le Cameroun est sur le toit de l’Afrique et remporte deux Coupes des Nations successives, et une médaille d’or aux jeux olympiques de Sydney en Austra- lie. C’était alors l’heure de gloire des cadors comme Patrick Mboma, Lauren Etamé Mayer, Samuel Eto’o, Gérémi Njitap, ou encore Marc Vivien Foé, ce dernier qui s’éteindra en 2003 en pleine demi-finale de coupe des Confédérations contre la Colombie.

Le Cameroun endeuillé, perdra la finale de cette compétition face à la France 0 but contre 1. Même si les Lions Indomptables remporteront encore une Coupe d’Afrique des Nations en 2017, il faudrait reconnaitre que le pays d’Albert Roger Milla ne fait plus peur à personne de nos jours. Querelles intestines Les guerres de positionnement, les querelles intestines, et les égos surdimensionnés des uns et des autres ont eu pour conséquence directe, une énorme dégringolade du Came- roun au niveau du classement FIFA.

C’est ce qui a engendré les éliminations précoces des compétions majeures ; Coupe du monde, Coupe d’Afrique des Nations. On note aussi une absence inquiétante du Cameroun dans les compétitions des catégories inférieures ; U17, U20, U23.

Chez les dames, c’est le même son de cloche. En effet, les Lionnes ont tour à tour été éliminées à la course pour la Coupe du Monde féminine, les jeux olympiques, et la Coupe d’Afrique des Nations. Les coéquipières d’Aboudi Onguéné sont pour ainsi dire sevrées de compétitions deux années durant. Pour ce qui est des clubs, aucun ne franchit plus l’étape des préliminaires sur le plan continental. Le football camerounais se dispute désormais dans les tribunaux du sport. Ce sont les questions liées à la fraude sur les âges des jeunes footballeurs qui meublent désormais les débats en ce moment.

« Il y’avait quoi avant ? », cette question posée par Célestine Ketcha Courtes trouve dans le domaine du football, une ré- ponse emprunte d’une grave nostalgie. En effet, « avant », les Lions étaient Indomptables et faisaient la fierté du Cameroun et de l’Afrique. Aujourd’hui, ils semblent avoir perdu de leur mordant