Réunis à Yaoundé le 14 août dernier autour du ministre des Sports et de l’éducation physique, les légendes du football camerounais ont plaidé pour leur implication dans le Comité local d’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des nations.

La Can 2019 avec les anciennes gloires du football camerounais ! Du vin nouveau dans de vieilles outres pour un résultat éclatant. C’est sans doute pour l’avoir compris que Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt a battu le rappel des troupes en réunissant autour d’une même table, ces grands noms qui révoquent d’immenses exploits et challenges relevés avec brio. De la cuvée des années 1980 et 1990, l’on pouvait par exemple apercevoir Roger Milla, Eugène Ekéké, Emmanuel Kundé, François Omam Biyik et Jules Denis Onana. Parmi la plus récente, celle des années 2000, Geremi Sorel Njitap, Rigobert Song, Patrick Mboma, Pierre Wome, Bill Tchato et Timothée Atouba. La rencontre pour inédite qu’elle était, avait pour but d’inviter ces anciens Lions indomptables à rejoindre le Comité d’organisation de la prochaine Can qui se jouera au Cameroun au mois de juin l’année prochaine.

Riche expérience

Heureuse coïncidence ou hasard de calendrier, cette rencontre est intervenue après la fin de la troisième mission d’inspection de la Confédération africaine de football (Caf), qui a visité les infrastructures devant abriter cette compétition dans moins d’un an. Question pour le Minsep de montrer à ses hôtes qu’au-delà du volet infrastructurel, le pays quintuple champion d’Afrique ambitionne de faire de cette grand’messe du football continental, un rendez-vous inoubliable pour les férues de ballon rond. « Au-delà de vos prouesses sportives, vous jouissez du fait de votre position, des préjugés très favorables auprès de compatriotes, d’une haute considération au niveau international et d’une capacité réelle d’influence au sein des instances sportives internationales. Vos immenses talents acquis dans d’autres domaines liés à l’organisation et à l’encadrement du football dans le cadre de votre reconversion, ainsi que votre vécu sportif et votre riche expérience sont autant d’atouts qu’il importe de capitaliser pour assurer le succès éclatant à la Can Total Cameroun 2019 », a déclaré le maître des céans.

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Non au cafouillage

Une main tendue de l’Etat qui veut associer à cette fête, ces talentueux footballeurs qui ont écrit en lettre d’or, l’histoire de notre sport roi. Pour Patrick Mboma, la bonne autorité revient à se demander une bonne contribution. « L’expertise, l’expérience que nous avons acquises durant les années, additionnées les unes aux autres feront que nous aurons des solutions à donner à notre organisation, à nos gouvernants, à notre fédération pour obtenir ce que l’on souhaite à savoir, une très belle compétition. La compétition bien entendu va se jouer sur le terrain. Nous ne serrons ni Seedorf, ni Kluivert, ni les joueurs en activités. Mais, autour d’eux, on doit se fournir des efforts qui seront d’abord au niveau de la réflexion de l’intellect pour apporter des solutions, pour trouver le meilleur confort et le meilleur outil pour accueillir des millions de personnes », explique le Ballon d’or africain 2000.

Un postulat que partage entièrement son ancien coéquipier et capitaine Rigobert Song Bahanag qui estime que le Minsep a pris certains engagements pour reconnaître quand même qu’il y a ceux qui font partie et qui ont existé et qui peuvent aussi apporter leur expertise sur tous les plans. « Chacun d’entre nous sait exactement de quoi il s’agit. Il ne faudrait pas qu’il y ait du cafouillage. C’est vrai, on parle de foot, il y a aussi l’administration. Je pense que ça été un message très fort et ça va nous amener aujourd’hui à pouvoir, nous aussi nous retourner, parce que c’est une première de nous retrouver comme ça et je pense que c’est aussi encourageant pour le futur », reconnaît celui qui est depuis 2016, l’entraîneur de l’équipe nationale A’. Joseph Antoine Bell, fidèle à sa rhétorique et son franc-parler, va d’emblée questionner les rapports entre les anciennes gloires et la tutelle.

Formater le Cocan

Des rapports où le silence et parfois l’indifférence ont dicté leur loi. « Nous sommes venus parce que le ministre avait un besoin. Ce qui saute aux yeux, c’est que les footballeurs ont de leur côté un grand besoin du ministre.et donc comme ils l’ont tous dit. Ils pensent que sa porte leur est fermée. Mais, il faut qu’on soit pragmatique : si sa porte devenait la porte du vestiaire de football, il aura du mal à faire son travail. Mais nous ne pouvons pas oublier que l’appel qui vient de lui, c’est la Can 2019. Le pragmatisme veut que nous sachions que ce volet des problèmes d’anciens footballeurs ne peut être réglé aujourd’hui. Il pourrait commencer à se régler d’une certaine manière avec son propre besoin Can 2019 et pour cela, il est évident que le ministre ne peut avoir en tête, les noms de tous les footballeurs compétents en un domaine ». Et de conclure au sujet de l’organisation de la Can, qu’ « il serait temps de formater le comité d’organisation dans son ensemble pour pouvoir avoir des légendes en son sein ».

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Pour terminer sur une bonne note, les légendes du football camerounais par l’entremise de Geremi Njitap, président du Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc), se sont engagées à jouer leurs partitions. « Nous serons présents partout où le besoin sera identifié, tant sur la scène nationale qu’internationale dans le but de promouvoir à la fois la Can 2019 et notre beau pays », a répondu l’ancien joueur du Réal de Madrid. Dans la phase des échanges qui s’en sont suivis, les anciens Lions indomptables ont plaidé pour l’intégration de quelques-uns d’entre eux dans le Comité local d’organisation. Une demande à laquelle le représentant du gouvernement a promis de donner suite avant d’engager les uns et les autres à élaborer d’autres propositions pertinentes sur leur implication dans la réussite de l’évènement.