On savait jusque-là que les retards accumulés dans la construction des infrastructures devant abriter les compétitions prévues à la Can 2019 constituaient les principaux obstacles à l’organisation de la compétition par le Cameroun.
La construction du StadePaul Biya à Olembé avance à pas de tortue, du fait du retard dans le décaissement des fonds de contrepartie du Cameroun, même si le partenaire italien adjudicataire du marché, rassure que les travaux seront livrés à temps.
Parallèlement, les travaux de réhabilitation des stades annexes de l’Omnisport à Yaoundé n’ont toujours pas démarré. A Douala, les travaux de construction du stade de Japoma, ne connaissent pas un rythme satisfaisant. Au total, seuls les stades de Bafoussam, de Limbé et dans une moindre mesure, le stade Omnisports de Yaoundé, répondent aux critères exigibles par la Caf pour abriter ces compétitions.
Avec la signature de l’accord d’ajustement financier avec le Fmi - le Fonds monétaire international, il y a fort à craindre que la finition des travaux déjà engagés n’arrive terme.
Au cours de sa visite de travail au Cameroun l’année dernière, la Directrice générale du Fmi, Christine Lagarde, avait d’ailleurs émis des réserves sur l’opportunité de la construction de 5 stades aux normes de la Can par le Cameroun, eu égard à l’épaisseur de l’enveloppe de ces infrastructures qui s’élève à plus de 500 milliards de FCFA.
Pas d’interlocuteur à la Fecafoot Malgré ces retards prévisibles, les pouvoirs publics semblent faire de l’organisation de la prochaine fête africaine de football masculin une priorité. Dans sa circulaire relative à la préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2018, la Chef de l’Etat insiste sur les dépenses liées à l’organisation de la Can 2019.
Une référence qui a amené le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary - Pca de la Crtv, à consacrer la dernière session extraordinaire du conseil d’administration entre autres à la préparation de la Can 2019.
Diversion politicienne ? Les autorités camerounaises n’ignorent pour autant pas les menaces qui planent sur l’organisation de cette compétition par le Cameroun. Répondant à une correspondance du ministre des Sports et de l’Education physique, relative à la mise en place du Cocan, le Comité local d’organisation de la Can 2019, la Caf a clairement fait savoir que la Fecafoot n’est pas dirigée par un bureau légitime et reconnu.
Avant d’ajouter que pour l’instant, la Caf ne dispose pas d’interlocuteur au niveau de la Fédération camerounaise de football. Sans doute une excroissance du feuilleton judiciaire qui ébranle la direction de la Fécafoot, avec l’adversité affirmée entre les camps Abdouramane et Joseph Antoine Bell, et l’équipe de Tombi à Roko, qui bénéficie de l’onction de la tutelle publique.
Par 3 fois déjà, la Caf a reporté les missions d’inspection des stades retenus pour abriter les compétitions de la Can qu’elle était censée envoyer au Cameroun.
Autant reconnaitre que dans ces conditions, l’organisation par le Cameroun de la prochaine édition de la Can masculine de football est loin d’être une sinécure. C’est consciente de cette situation, que la Fifa, la Fédération internationale de football association, a convié les protagonistes du contentieux de légitimité à la tête de la Fecafoot pour une énième rencontre de conciliation le 10 juillet 2017 à Conakry en Guinée, après plusieurs précédentes tentatives restées infructueuses.
Si l’on sait le penchant de la Fifa pour l’équipe en place à la tour de Tsinga, en revanche, la nouvelle équipe dirigeante de la Caf semble décidée à jouer à fond le jeu déstabilisateur des adversaires à Tombi à Roko. Ce qui fait déjà penser aux observateurs avertis des affaires du football camerounais, qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose du conclave de Conakry.
En attendant, dans les coulisses de la Caf au Caire, des indiscrétions laissent entendre que la confédération serait prête à actionner le plan B pour l’organisation de la Can 2019, avec des Pays déjà apprêtés dans les starting-blocks pour accueillir la compétition, à l’instar de la Côted’Ivoire ou de la Guinée Conakry.