Le temps s’égrène. Les travaux tardent à commencer. Et le doute s’installe. A moins de deux ans de la tenue de la coupe d’Afrique des nations (Can) de football masculin, peu sont ceux des habitants de Bafoussam qui voient cette ville accueillir une poule de cette compétition. « A Bafoussam, il n’y a pas de routes, les gens viendront circuler où ? Il n’y a pas d’hôtels, où seront logés les hôtes ? Je ne crois pas que la Can 2019 va se jouer à Bafoussam ». Jusque-là parmi les plus optimistes, ce taximan a changé d’avis en voyant le temps s’écourter. Lorsque cet homme, la mine dépitée, soulève le débat dans sa petite voiture jaune, tous les autres occupants soutiennent sa thèse. Et chacun ne manque pas d’arguments. S’il revient avec forte récurrente le problème de manque d’infrastructures hôtelière et routière, l’on ne manque de citer les problèmes d’équipements sportifs.
Depuis la fin de la première phase du stade omnisports de Bafoussam en effet, le chantier est resté bloqué. Et en fonction des saisons, les usagers doivent patauger dans la boue ou suffoquer dans la poussière pour avoir accès au stade lors des rencontres des championnats Ligue 1 et 2. Quant à la construction des stades d’entrainement, rien n’a encore démarré.
Si officiellement, Bafoussam fait toujours partie comme Douala, Yaoundé et Garoua, des villes devant accueillir une poule de la Can (Cameroun 2019), des rumeurs qui circulent font état de ce que la capitale de la région de l’Ouest pourrait être sacrifiée par les pouvoirs publics au profit de Limbe afin de permettre à la zone anglophone du Cameroun de vibrer aussi avec cette grand-messe du football africain. Ceux qui soutiennent cette thèse s’appuient sur le fait que le stade omnisports de Limbe qui en fait, n’attend plus un grand rendez-vous, après la Can féminine, bénéficie depuis quelques temps, des travaux de pose de toiture sur l’ensemble des tribunes.
Quelques autorités sportives de la région de l’Ouest, rassurent sous cape qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Car renseignent-elles, les travaux devront commencer très bientôt au stade municipal de Bamendzi qui fera office de stade d’entrainement. Quant aux routes, le gouvernement prévoirait investir 15 milliards Fcfa pour le démarrage des travaux. En même temps soutiennent ces autorités optimistes, il est prévu dans le cadre du programme d’investissement prioritaire (Pip) piloté par la cellule locale du contrat de désendettement et de développement (C2d), le bitumage de 47 kilomètres de routes. Mais ces explications peinent à rassurer la population qui attend manifestement de voir les premiers engins pour s’en convaincre.