L'ancien gardien international camerounais Carlos Kameni et récemment nommé par Samuel Eto’o (Président de la FECAFOOT) entraineur des gardiens des Lions, s'est confié à So Foot sur la victoire historique du Cameroun aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Alors âgé de seulement 16 ans, Kameni faisait partie de l'équipe qui a remporté la médaille d'or, devenant la deuxième nation africaine à réaliser cet exploit après le Nigeria en 1996.
Dans cette interview exclusive, Kameni révèle les coulisses de cette aventure inattendue. Il souligne le manque d'attentes initiales : « Nous étions heureux de participer aux Jeux olympiques, mais nous n'avions pas d'ambition particulière. On voulait faire le meilleur parcours possible, mais sans se mettre de pression, car nous savions qu'il y avait des équipes bien plus fortes que la nôtre, notamment le Brésil. »
Le gardien raconte comment l'équipe a progressivement pris confiance, notamment après avoir éliminé le Brésil en quarts de finale. Ce match fut un tournant, comme il l'explique : « Quand on élimine le Brésil (2-1), on ne peut plus cacher ses ambitions. Une fois qu'on arrive en demi-finales, l'objectif est d'aller au bout. »
Kameni partage également des anecdotes savoureuses, comme les repas au McDonald's du village olympique avant la finale : « On allait parfois au McDo du village olympique, et on avait mangé des frites et des hamburgers, j'avoue." Il révèle aussi la méconnaissance de la règle du but en or lors du match contre le Brésil : "Notre coach ne nous avait pas dit avant le match que la règle du but en or s'appliquait. Je ne sais même pas s'il était au courant. »
Il évoque avec émotion la finale remportée contre l'Espagne : « L'Espagne mène 2-0 à la mi-temps et on souffre physiquement. Mais les Espagnols semblent un peu trop sûrs d'eux, et on en profite pour marquer deux buts. Le score ne bouge plus et ça se joue aux tirs au but." L'accueil triomphal au Cameroun fut à la hauteur de l'exploit : "Nous avons été célébrés par nos supporters, un accueil comparable à celui d'une victoire en finale d'une CAN. »
24 ans après, Kameni mesure toujours l'importance de cette médaille d'or : « Je la regarde trois ou quatre fois par an. Et je me dis qu'on avait réussi quand même un truc incroyable ! La portée de cette médaille d'or, je l'ai cependant vraiment comprise quelques années plus tard, en vieillissant. »