Depuis la publication du communiqué de la Fédération internationale de football association (FIFA) annonçant la mise sur pied d’un nouveau Comité de Normalisation à la tête de la Fédération camerounaise de football, Abdouraman Hamadou Babba, l’auteur de la plainte à la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun qui a conduit à l’annulation de l’élection de Tombi A Roko le 12 novembre 2015 est énormément célébré sur les réseaux sociaux.
Les internautes saluent le courage et l’abnégation du président d’Etoile Filante de Garoua qui face à la non application de la sentence de la CCA avait dû saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour obtenir la confirmation de cette décision, le 27 février 2017. Comme pour davantage haranguer son public, l’ancien directeur de cabinet de l’ancien président de la Fecafoot Iya Mohamed a fait une brève apparition sur sa page Facebook où il a laissé un message laconique. « Bonne soirée à toutes et à tous ! » A-t-il écrit, suscitant une pluie de commentaires, dithyrambiques pour la plupart.
Mais cette décision de la FIFA peut-elle a proprement parlé être considérée comme une victoire pour Abdouramane Hamadou Baba comme semblent proclamer ses fans ? Pas si sûr ! Dans la mesure où, il y a quelques jours, lorsque les rumeurs annonçant la mise sur pied d’un nouveau Comité de Normalisation à la tête de la Fecafoot s’ébruitaient, il s’est dit opposé à une telle solution. Abdouraman a toujours plaidé pour un retour aux affaires de l’exécutif de 2009, object d'ailleurs d'un recours pendant au Tribunal fédéral suisse.
Une position « surprenante » qu’avait d’ailleurs fustigée Joseph Antoine Bell le vendredi 18 août 2017 lorsqu’il s’exprimait en tant qu’invité spécial devant les membres de l’Association des journalistes sportifs du Cameroun (AJSC), branche du Littoral. « Ce qu’il vous ne dit pas c’est qu’il a attaqué la décision de la FIFA d’instaurer le Comité de normalisation au TAS et il a été débouté », faisait remarquer l'andien gardien de but à la presse. L’ancien marseillais, dans la foulée demandait déjà aux journalistes de se préparer à accueillir la mise sur pied par la FIFA d’un nouveau comité de Normalisation à la tête de la Fecafoot, indiquant que c’est à cette solution qu’avaient abouti les discussions de Conakry.
Une rencontre dans la capitale guinéenne à laquelle Abdouraman aujourd’hui présenté comme le héros avait refusé de prendre part au motif qu’il ne pouvait s’asseoir autour d’une même table que « l’imposteur » Tombi A Roko Sidiki. « La seule chance qu’il y ait quelque chose qui bouge c’est que la FIFA dise quelque chose. Je ne vois pas quelle prétention peut vous amener à dire qu’en restant chez vous, vous pouvez obliger la FIFA à faire quelque chose alors qu’elle vous a invités à une entrevue… Le type qui a construit sur votre terrain alors que vous avez le titre foncier, vous n’allez pas avec lui au tribunal parce qu’il est illégitime sur votre terrain ? », S’étonnait l’ancien lion indomptable. C’est tout logiquement que ses proches semblent aujourd’hui mal à l’aise lorsqu’ils voient les fruits de cette entrevue capitale de Conakry, être attribuée à son « ancien » compagnon de lutte.
Lors d’une intervention à l’émission « La Nuit du sport » sur STV, Prosper Nkou Mvondo, un des acteurs de la rencontre de Conakry qui se réjouissait aussi d’avoir contribué à la prise de cette décision par la FIFA a semblé se désolidariser d’Abdou. « Je n’ai jamais mené de combat aux côté d’Abdouraman… Peut-être que nous sommes de la même race mais pas de la même espèce. Ses sentences ne datent que de 2015 alors que lorsque je trainais la Fecafoot au TAS en 2013, il était un de mes adversaires les plus féroces », a-t-il rappelé. Le débat ne fait que commencer.