Selon le journal en kiosque ce vendredi, en légitimant Tombi A Roko à la tête de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), le ministre des Sports et de l’Éducation physique se rend complice de détournements de fonds publics en coaction.
En effet, le 18 novembre 2015, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt avait battu en brèche l’arrêté de la Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC).
Laquelle avait, quelques jours plutôt, déclaré «nul l’ensemble du processus électoral» organisé par la FECAFOOT au sein des ligues départementales et régionales ainsi que celui poursuivi au niveau fédéral, et qui avait abouti à la désignation de l’équipe de Tombi A Roko.
Pour la CCA, ce processus avait été mené sous l’égide d’un article relatif à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives dans le pays, «qui l’a vicié». En fin février dernier, le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne (Suisse) avait à son tour invalidé l’élection de Tombi A Roko Sidiki et de son bureau, précisant toutefois qu’il appartenait désormais aux frondeurs de faire appliquer ladite annulation par le Gouvernement camerounais.
L’entrée en jeu de Bidoung Mkpatt
Dans un communiqué sans appel, le MINSEP avait, au terme des concertations organisées avec «toutes les parties prenantes», royalement adoubé Tombi A Roko «dans le souci de préserver la sérénité du football camerounais». Pour justifier son intrusion dans ce dossier, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt s’était appuyé sur la loi relative à l’organisation des activités physiques et sportives, ainsi que sur le décret portant organisation de son département ministériel, qui lui donne «compétence exclusive» de veiller au respect par les fédérations des lois et règlements en vigueur.
La loi, avait-il alors soutenu, ne reconnait pas la CCA du CNOSC «que le pouvoir de statuer sur les litiges opposant les licenciés et les fédérations sportives après épuisement des voies de recours interne à chaque fédération». Et de constater «qu’en se prononçant sur un cas afférent au respect de la légalité républicaine, cette chambre a outrepassé ses compétences en violation des règles de compétence qui, du reste, sont d’ordre public».
Pour Info Matin, en confirmant le bureau fédéral contre vent et marré Bidoung Mkpatt s’est rendu comptable de la gestion de l’organe, particulièrement dans les volets financiers. En 23 mois de règne, Tombi A Roko réputé illégitime par la CCA du CNOSC et le TAS a en effet engagé la responsabilité de la FECAFOOT dans de vastes mouvements de fonds. Il a, avec la bénédiction du MINSEP, continué d’ordonner les dépenses en dépit d’une décision du tribunal de première instance de Yaoundé-Centre administratif, qui, le 27 mai 2016, avait rejeté le recours de Tombi A Roko visant à faire lever le blocage des comptes fédéraux.