Abdoul Karimou, 2e Vice-président de la Fécafoot et chef de délégation en Afrique du Sud, a failli subir une humiliation sur le sol camerounais hier à l'aéroport de Nsimalen. Selon nos informations, le sélectionneur Marc Brys et son entourage auraient tenté de faire arrêter le haut responsable de la fédération, illustrant l'ampleur de la crise qui secoue actuellement le football camerounais.

Cette situation préoccupante s'inscrit dans un contexte déjà tendu entre le staff technique des Lions Indomptables et les instances dirigeantes du football camerounais. Au cœur de cette discorde figure notamment la question épineuse de la présence sur le banc de touche de Joachim, assistant de Marc Brys, dont les compétences sont remises en question par plusieurs observateurs.
Un paradoxe est souligné par de nombreux acteurs du football camerounais : alors qu'Omam Biyik, véritable légende nationale nommée par le Ministère des Sports et de l'Éducation Physique (MINSEP), suit les matchs loin du banc de touche sans que cela ne pose problème, la présence de l'assistant de Brys est devenue un sujet de discorde majeur, allant jusqu'à perturber des cérémonies protocolaires comme l'hymne national.

Les critiques envers le sélectionneur belge se multiplient. Il est notamment accusé de monter les joueurs contre la fédération, d'insulter et dénigrer les entraîneurs locaux, de ne pas respecter la hiérarchie de la Fécafoot, et de s'arroger des prérogatives dépassant largement son rôle d'entraîneur. Ces comportements, selon plusieurs observateurs, mettent en péril l'équilibre fragile nécessaire au bon fonctionnement de l'équipe nationale et créent un climat délétère au sein de la tanière des Lions Indomptables.
Des erreurs techniques qui questionnent la compétence du sélectionneur
Une analyse approfondie des récentes décisions du sélectionneur belge révèle plusieurs erreurs techniques majeures qui ont directement impacté les performances de l'équipe, notamment lors du récent déplacement en Afrique du Sud :
La publication tardive de la liste des joueurs sélectionnés constitue une première faute significative. Alors que les grandes nations du football avaient communiqué leurs effectifs début mars, voire fin février, Marc Brys a attendu la veille du regroupement, empêchant ainsi une vérification adéquate des situations administratives des joueurs, comme l'illustre le cas problématique de James Eto'o.

Le choix controversé de regrouper l'équipe à Yaoundé avant de s'envoler pour l'Afrique du Sud, contre l'avis de la Fécafoot qui préconisait un rassemblement direct sur place, a également été pointé du doigt. Cette décision aurait été motivée par la volonté du sélectionneur de participer à une réunion préparatoire statutairement présidée par la fédération, où il aurait notamment exprimé publiquement son mécontentement concernant l'absence de son assistant sur le banc de touche.

L'option de voyager en bus plutôt que de se reposer à l'hôtel à Johannesburg, après un vol déjà compliqué avec escale au Congo, a particulièrement été critiquée. En effet, au lieu d'accepter la proposition de la Fécafoot de passer une nuit sur place avant de rejoindre le site de la rencontre par un vol de 55 minutes le lendemain matin, Marc Brys aurait convaincu les joueurs d'entreprendre un voyage nocturne de six heures en bus sans escorte policière, les privant ainsi d'un repos nécessaire à la veille d'un match important.
Ses choix tactiques et sa composition d'équipe suscitent également l'incompréhension. Avec seulement trois arrières latéraux dont Collins Fai qui n'avait plus disputé de match depuis un an, trois milieux de terrain seulement en raison de l'indisponibilité de James Eto'o et de la récente blessure de Zambo Anguissa, et quatre gardiens de but dont un Epassy Mboka aux statistiques peu reluisantes, les options du sélectionneur se sont avérées limitées, contraignant notamment Nathan Ngoumou, attaquant de formation, à remplacer Jackson Tchatchoua au poste d'arrière latéral.

Enfin, son coaching jugé brouillon lors des rencontres complète ce tableau préoccupant. Plusieurs spécialistes estiment que les victoires récentes des Lions Indomptables seraient davantage dues à la forme actuelle de certains joueurs évoluant dans des clubs européens prestigieux qu'à la lecture de jeu ou aux choix tactiques du sélectionneur, notamment avec un système en 4-4-2 à plat considéré comme dépassé et inadapté.

Cette situation intervient à un moment crucial pour l'équipe nationale camerounaise, engagée dans des compétitions internationales majeures. Dans une interpellation directe au ministre des Sports, Dr. Nyamsi s'interroge : "Monsieur le ministre, qui va aussi défendre le dossier Omam Biyik, légende du football camerounais ?" avant d'ajouter : "Le Cameroun est un pays sérieux et respectueux. Avec tout le respect, l'assistant de Marc Brys n'aura plus sa place sur le banc de touche des Lions Indomptables."

Les prochains jours seront décisifs pour l'avenir de cette collaboration, alors que les autorités sportives camerounaises devront trancher ce différend pour préserver les chances de qualification des Lions Indomptables pour les prochaines échéances internationales.