Depuis plusieurs mois, la gestion du football camerounais est au cœur des discussions, et pour cause : le championnat national connaît une désorganisation persistante. Parmi les points de tension, la synchronisation du championnat MTN Élite One et la finale de la Coupe du Cameroun a récemment fait l’objet de vives critiques. Albert Nguidjol, ancien Secrétaire général adjoint de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), s’est exprimé de manière virulente sur cette situation, pointant du doigt plusieurs incohérences dans la gestion actuelle du football local.

Nguidjol a tenu à rappeler une réalité souvent méconnue : « Aucun texte ne lie la Finale de la Coupe du Cameroun, qui est sous la tutelle du gouvernement, au Championnat de première division, qui doit suivre le calendrier de la CAF. » Traditionnellement, la Coupe du Cameroun est vue comme la clôture officielle de la saison sportive. Cependant, selon Nguidjol, cette coutume ne devrait pas interférer avec les impératifs liés au championnat.

Entre 1998 et 2014, il n'était pas rare que le championnat reprenne avant la tenue de la finale de la Coupe du Cameroun, ce qui permettait aux clubs de se conformer aux calendriers internationaux et de se préparer pour les compétitions continentales. Nguidjol estime que la priorité devrait être donnée aux compétitions de la CAF, et non à une cérémonie symbolique qui, bien qu’importante, ne devrait pas entraver le déroulement des compétitions nationales.

La critique de Nguidjol ne s'arrête pas là. Il accuse directement la FECAFOOT d’incompétence et de mauvaise foi. En démantelant la Ligue de Football Professionnel, la fédération s’est retrouvée incapable de gérer efficacement le calendrier du championnat de première division. « Les dirigeants actuels marchent sur la tête », déclare Nguidjol, faisant référence aux saisons écourtées, dont les dernières se sont déroulées en à peine trois mois.

Cette gestion chaotique affecte non seulement les clubs professionnels, mais aussi le football amateur. Nguidjol déplore que la FECAFOOT semble plus préoccupée par les financements issus de l’État et des sponsors que par le développement du football local, qui devrait être au cœur de ses préoccupations.

Pour Nguidjol, respecter les calendriers internationaux est une condition sine qua non pour que les clubs camerounais puissent s'illustrer sur la scène continentale. La CAF impose des calendriers précis pour les qualifications aux compétitions internationales, et tout retard dans le début du championnat nuit à la préparation des clubs, mettant ainsi en péril leur performance.

Nguidjol rappelle que plusieurs fédérations à travers le monde relancent leurs championnats avant la clôture officielle de la saison, pratique qui assure une continuité compétitive sans contrevenir aux engagements internationaux.

L'analyse d'Albert Nguidjol pointe une nécessité urgente de réforme au sein de la FECAFOOT. Il est impératif que la fédération se concentre à nouveau sur l’organisation des compétitions nationales, tout en garantissant que les clubs camerounais puissent se préparer adéquatement aux compétitions internationales.

La Coupe du Cameroun, bien que symboliquement importante, ne doit pas servir de paravent pour dissimuler les dysfonctionnements dans la gestion du championnat. Une réorganisation rigoureuse est essentielle pour redonner au football camerounais la place qu'il mérite à l'échelle internationale.

La dissolution de la Ligue de Football Professionnel a eu des conséquences dévastatrices sur l’organisation du championnat, avec des répercussions directes sur la compétitivité des clubs locaux.

Pour l'analyste, pour redresser la barre, la FECAFOOT doit impérativement repenser sa gestion et recentrer ses efforts sur le développement du football amateur et professionnel local, afin de relancer une dynamique positive pour l'avenir du football camerounais.