Août 2019 qui s’achève aura été un mois torride pour le Cameroun, au plan sportif surtout. Quel mois ! Un mois chaud, un mois plein, un mois torride au calendrier fort chargé pour le président de la République, Paul Biya. Paul Biya, Président de la République du Cameroun.
Pas du tout facile, les décisions qu’il fallait prendre par le chef de l’Etat pour sortir de l’impasse qui semblait se dessiner à travers les menaces itératives de retrait de l’organisation de la future coupe d’Afrique des nations (CAN 2019) par la CAF (Confédération Africaine de Football), sous le prétexte fallacieux que les infrastructures sportives du Cameroun, pays organisateur de la CAN 2019, d’obéissent pas aux exigences du nouveau cahier de charges inopportunément improvisé par l’instance faitière panafricaine…
Fort à propos, les assertions maladroites du président de la CAF ont amené les Camerounais à réagir, à raison, de façon émotive, intempestive, nombriliste et patriotique. Autrement dit, on a assisté à une véritable crise de confiance entre le Cameroun et la CAF, pour laquelle le président Paul Biya a tôt fait de prendre position…
A la faveur de la décoration des athlètes ayant fait honneur au Cameroun lors des derniers Jeux de la Francophonie d’Abidjan et aux Jeux islamiques de Bekou, et de la réception que le couple présidentiel Paul et Chantal Biya offraient dans le 10 août 2017 au Palais de l’Unité à Yaoundé, le président de la République en a profité pour donner la position officielle du Cameroun dans ce débat. Dans son discours, le président Paul Biya a affiché sa détermination à tout mettre en œuvre pour que le Cameroun abrite la phase finale de la CAN 2019.
Le mois d’août 2017 a donc été chaud, très chaud même… surtout pour le football camerounais, présenté comme l’opium du peuple. Le président de la CAF a jeté de l’huile sur les braises incandescentes, au point de choquer les Camerounais, unis dans la ferveur de l’organisation de la CAN 2019. La polémique, on le sait, portait sur le cahier de charges inopiné de la CAF fixant à 24 clubs, et non plus à 16, le nombre de pays finalistes devant prendre part à la compétition. De façon unilatérale, le président de la CAF a affirmé que « le Cameroun n’était pas en mesure d’organiser une CAN même à 4 clubs… »
La pirouette du président camerounais
Le Président Paul Biya a vite fait de donner la position officielle du Cameroun, devant les cameras du monde entier, en affirmant péremptoirement qu’à 16 ou 24 pays, et au regard de sa détermination à poursuivre les constructions et modernisation des infrastructures, Paul Biya dira : « La CAN 2019, c’est déjà demain. Vous avez rendez-vous avec l’Afrique sportive ici même au Cameroun. Et le Cameroun sera prêt. Et le Cameroun sera prêt le jour dit. J’en prends l’engagement. »
Tout est dit par le chef de l’Etat qui a donné la position du Cameroun officielle. Le Cameroun qui est d’ores et déjà en plein chantier à Olembé et Japoma, a encore deux ans et demi pour achever ses travaux de construction et d’aménagement des infrastructures existantes (à l’instar du Stade de la Réunification, stade Mbappé Leppé à Douala, Stade Roumé Adja à Garoua). Au regard des délais, c’est techniquement possible.
Le Cameroun sera prêt en 2019. Paul Biya a bien fait de ne pas laisser la spéculation prendre le large. Il a positivement agi en intervenant à temps opportun, et en signant derechef le décret N° 2 0 17/ 44 5 du 11 août 2017 portant création, organisation et fonctionnement du Comité d’Organisation Local de la Coupe d’Afrique des Nations de Football « Cameroun 2019 ». C’est dire que les choses vont vite pour la mise en place du décor de la CAN 2019.
Tandis que des observateurs croyaient la polémique vidée, les anicroches vont opposer une prolongation perfide à travers la mise en place du Comité de normalisation imposée à la FECAFOOT par la FIFA, le 24 juillet 2017. À propos de la décision prise par la FIFA de mettre sur pied un nouveau Comité de normalisation devant organiser de nouvelles élections au plus tard le 28 février 2018, le Gouvernement de la République a pris acte de cette option et en mettant la FECAFOOT Hors-jeu. La décision a été prise après une réunion du Bureau du Conseil de l’instance mondiale.
Les raisons ? La décision du Tribunal arbitral du sport confirmant l’annulation du processus électoral de septembre 2015 par la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité olympique et sportif du Cameroun. Le chef de l’Etat et le Gouvernement ont donc pris acte de cette décision, aux fins de normaliser les textes et les élections à la FECAFOOT, tout en sauvant la CAN 2019 d’une éventuelle suspension de l’ex-FECAFOOT incriminée.
Les bons scores
Le mois d’août a permis au sport camerounais de montrer la richesse de sa diversité. Paul Biya a décoré les sportifs dans une Garden Party inédite. Le Président l’a dit aux sportifs : « On vous a vu aux Championnats mondiaux et aux Jeux Islamiques. Il y a quelques jours encore, vous étiez aux 8èmes Jeux de la Francophonie sur les berges de l’Ebrié en Côte d’Ivoire. Quelle belle moisson que celle que vous ramenez : 192 médailles engrangées ; 88 en bronze ; 64 en argent, et 60 en or.
Ainsi donc, 60 fois vous avez fait résonner à travers l’Afrique et le Monde, l’hymne national du Berceau de nos Ancêtres. (…) Avec ces 192 médailles, vous venez de battre, chez nous un record jamais égalé au cours des dix dernières années. Votre combativité, votre engagement, votre endurance à maints égards héroïque, votre patriotisme auront été exemplaires. Quel beau modèle en effet… »