Quelques jours seulement après sa prise de pouvoir à la Fédération camerounaise de football, le nouveau Comité de normalisation que dirige Me Happi, vient de décider de dissoudre des commissions créées en 2015 par l’éminent agrégé, mais sources de tous les conflits lors du demi-règne de l’ancien exécutif déchu.
Le nettoyage a commencé ! Les éboueurs sont dans les égouts. Après seulement dix jours passés à Tsinga que déjà l’équipe des normalisateurs laisse les premières empreintes de son mandat. C’est du moins la grille de lecture qui se dégage de ce communiqué signé le 18 septembre dernier par le président du Comité de normalisation de la Fécafoot.
A retenir de ce document, la décision des normalisateurs de dissoudre la commission d’éthique, la commission électorale, la commission de recours aux élections et le Tribunal arbitral de football (Taf). Ces organes, sujets de querelles et de polémiques dans la guerre contre l’illégitimité de l’ancien exécutif déchu, n’existent plus. Seuls les organes juridictionnels impliqués dans le déroulement des compétitions nationales vont continuer à fonctionner jusqu’à la fin de la saison 2017 dans leurs compositions actuelles.
Le Taf de tous les ennuis
De tous ces organes dissouts, le Tribunal Arbitral du football qui devait être un paravent contre la chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité nationale olympique est sportif (Cnosc), reste celui qui fait les gorges chaudes dans les rangs des contestataires de l’ancien régime conduit par Tombi A Roko Sidiki. A sa création sous Joseph Owona, le Taf était présenté comme l’organe supra dans la résolution des litiges en football. Il était désormais obligatoire pour tout plaignant de saisir toutes les différentes voies de recours respectives et disponibles de la Fécafoot.
Il s’agissait principalement de la Commission de recours, de la Chambre nationale de résolution des litiges, de la Commission électorale de recours et ce fameux Taf. Ce n’était en effet qu’en cas d’épuisement de toutes ces voies de recours, que l’une des parties engagées dans ledit litige pouvait saisir la Chambre de conciliation et d’arbitrage Cnosc, avant de faire appel enfin, au Tribunal arbitral du sport (Tas) de Lausanne en Suisse. Du coup, les décisions des litiges traités directement au Cnosc ou au Tas étaient (en principe) nulles et de nul effet à la Fécafoot. Joseph Owona et son équipe qui avaient greffé cette disposition à l’article 78 des Statuts de l’instance faitière du football camerounais avaient pour ambition de faire du Taf, un organe puissant qui enverrait la Cca au placard.
Happi veut réussir où Pr Owona a échoué
Deux ans plus tard, Dieudonné Happi corrige la copie de son agrégé de prédécesseur bien avant d’attaquer le travail de fond articulé autour d’une dizaine d’articles querellés. L’échec du Comité Owona ayant fait tâche, le nouveau comité de normalisation de la Fécafoot n’entend pas jouer sur la pelouse de prorogation de bail pour s’éterniser au « pouvoir ».
Lors de la première visite de prise de contact le 11 septembre dernier, son président avait exigé de l’équipe qui l’accompagne dans ce chantier, de mettre les bouchées doubles pour rendre son tablier au soir du 18 février. C’est pourquoi il avait convié Marcelle Denise Ambomo (vice-présidente), Maurice Samuel Bellet Edimo, Abdou Oumerou et Kevin Njomo Kamdem et tout le personnel, à travailler en synergie pour éviter un éventuel impair. Réussira-t-il ? On attend.