• Didier Drogba a encore échoué

• La présidence de la Fédération de football échappe toujours à l’ancien international ivoirien

• Pourtant Samuel Eto’o a réussi le pari au Cameroun


L’ancien attaquant de Chelsea, Didier Drogba a une deuxième fois échoué à prendre la présidence de la Fédération ivoirienne de football (FIF) à travers une élection. S’il espérait emprunter les pas de Samuel Eto’o Fils, récemment élu président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Didier Drogba devra encore attendre. Les observateurs essayent de comprendre ce qu’il manque à Didier Drogba dans sa quête. Qu’est-ce que l’ancien buteur du FC Barcelone, Samuel Eto’o Fils a de plus que l’Ivoirien ? Le Camerounais serait-il élu s’il était à la place de Drogba ? Réponses.

Didier Drogba n’a pas réussi à se qualifier pour le duel final. Idriss Diallo et Sory Diabaté, eux, l’ont fait. C’est le premier cité qui a été élu nouveau président de la FIF. Didier Drogba n’a récolté que vingt-et-une (21) voix, ce qui équivaut à 16,54% des suffrages.

S’agissant de l’homme d’affaires Idriss Diallo, il a reçu cinquante-neuf (59) voix, soit 46,46% des suffrages. Sory Diabaté lui, a reçu 39,37% des suffrages, ce qui représente cinquante (50) voix.

Didier Drogba est-il incompétent ?

Là n’est pas le problème. Contrairement à l’élection présidentielle, le choix du président de la FIF se fait à travers une élection où ce n’est pas le peuple (ensemble des citoyens en âge de voter) qui décide par suffrage universel.

Ce sont les différents groupements du football ivoirien (clubs, ligues, districts…) qui votent et ils le font en fonction de leurs intérêts et de leurs amitiés. La vérité, c’est que Didier Drogba n'a pas assez de relations au sein du football local pour se faire élire.

Aussi, on le voit comme un toutou de Gianni Infantino, quelqu’un qui serait sous les ordres du président de la Fédération internationale de football association (FIFA). Or, les acteurs sportifs ont besoin d’un président tenace, capable de tenir la dragée haute aux instances dirigeantes quand il le faut, pour le bien-être du football national.

Quoique bien aimé par le petit peuple amateur de football, le sort de Didier Drogba s’est joué dans les petits bureaux, avant même que l’élection n’arrive. A ce jour, l’Ivoirien n’a jamais réussi à être vraiment proche des vrais électeurs, ceux-là qui ont le pouvoir de décision. Ses anciens pairs footballeurs professionnels l'accusent même de ne s'être jamais intéressé à la vie de leur association.

Par ailleurs, le très long séjour en Occident a quelque chose à voir dans cet échec. Drogba a la malchance d’être vu comme un Ivoirien européanisé, quelqu’un qui ne serait pas capable de privilégier les intérêts de son pays avant ceux de l’Occident. Son talent d’ancien footballeur ou de joueur de grande renommée et sa volonté de porter haut le football ivoirien n’ont pas suffi face au manque d'approche psychologique et humaine.

De surcroît, aux yeux des "faiseurs de lois" dans le football ivoirien, il est un facteur inconnu, quelqu’un qui pourrait très bien mettre fin aux vieilles pratiques corruptives et malsaines des patrons de club, des responsables sportifs et autres acteurs qui ont le pouvoir décisionnaire.

Samuel Eto’o aurait-il réussi à la place de Drogba ?

Beaucoup d’Ivoiriens voyaient en la candidature de Didier Drogba un destin similaire à celui de Samuel Eto’o Fils. Sauf que les deux personnes sont différentes l’une de l’autre. Samuel Eto’o a la réputation de savoir dire non aux pressions extérieures.

Il est capable de faire entendre ses quatre (04) vérités à tout le monde, quand il le faut, sans cligner l’œil. Et même si le président de la Fecafoot a passé une majeure partie de sa carrière loin du Cameroun, il ne l’a jamais réellement quitté, notamment les collectifs d’anciens joueurs, les associations de clubs ou de joueurs, etc.

Samuel Eto’o Fils a surtout un projet de développement sportif qui prend en compte tous les acteurs du football national. Sa politique est destinée à faire du neuf avec du vieux. Sur les réseaux sociaux, les Ivoiriens sont unanimes, Samuel Eto’o aurait probablement été élu si c’était lui à la place de Didier Drogba. Ce dernier a encore du pain sur la planche.