• Franck Biya était à Foumban ce week-end
• Il a discuté avec le président de la Fecafoot
• Samuel Eto’o est dans une mauvaise posture
Le week-end a été mouvement au palais du nouveau sultan des Bamoun. Le roi Nabil Mbombo Njoya a reçu samedi, le fils ainé du président de la République, Franck Biya. Si pour plusieurs analystes politiques, ce dernier a choisi le 6 novembre pour marcher dans les pas de son père, tout en profilant son projet de lui succéder, les mordus du ballon rond voit en cette démarche l’ultime tentative du fils du chef de l’Etat de régler ses comptes à Samuel Eto’o.
En effet avant de rejoindre le roi dans son palais, Emmanuel Franck Biya a déjeuné avec le président par intérim de la Fédération camerounaise de football Seydou Mbombo Njoya. L’actuel patron de la Fecafoot est candidat à sa propre succession et a besoin de l’appui du Palais de l’Unité. C’est fait. Il peut compter sur Etoudi pour poursuivre ses activités à la tête de la Fecafoot.
« Rassurer Seidou Mbombo Njoya à la veille de l’élection à la FECAFOOT. Seidou a été expressément dépêché hier nuit (vendredi ndlr) de Yaoundé pour Foumban pour aller attendre Frank Biya. Le fils du président a déjeuné chez le président sortant de la FECAFOOT ce matin (samedi ndlr) avant de se rendre chez son frère cadet le Sultan », précise une source.
En contrepartie de cet appui inespéré, Franck Biya aurait aussi négocié le soutien du Sultan à son projet de devenir le futur chef d’Etat du Cameroun. « Le fils aîné du président veut succéder à Paul Biya et veut pouvoir compter sur le sultan », indique notre source. Au-delà de ses ambitions présidentialistes, Franck Biya tient une parfaite occasion de se venger de Samuel Eto’o.
Les deux personnalités étant de la même génération, tout le monde se serait attendu à une parfaite collaboration entre eux. Cela était envisageable si une affaire d’un milliard de francs CFA et d’arnaque n’avait pas détérioré les relations entres les deux.
Le milliard de la discorde
Samuel Eto'o, 'l'enfant très aimé' de Paul Biya n'est plus le bienvenu au Palais d'Etoudi. A part le ministre d'Etat Ferdinand Ngoh Ngoh, il y a aussi Franck Biya, le fils du président camerounais qui ne le supporte plus. Et plusieurs raisons expliquent cette animosité à l'encontre du Grand 9, accusé d'escroquerie.
Pour mieux comprendre les dessous de cette affaire, un retour dans le passé s'impose, précisément en 2018 lorsqu'à l'horizon se profilait le glissement de la CAN 2019. Le pouvoir de Yaoundé ne voulait en aucun cas, perdre l'organisation et décide de confier une mission spéciale au pichichi. C'est là le "Rambo 9" est entré en jeu pour tempérer les vacarmes devant le trop plein de part et d'autre autour de la compétition. Il s'est porté garant pour assurer avec la CAF l'organisation effective de la CAN 2019 par le Cameroun. Franck Biya lui a alors versé un milliard de francs. Une information confirmée par une source à Etoudi.
Tout était scellé et décidé le jour de l'audience présidentielle accordée à Samuel Eto'o et Ahmad Ahmad, le président de la CAF d'alors. " Ahmad Ahmad et Samuel Eot'o ont reçu le pactole d'argent à la présidence le jour de la visite de Ahmad à Etoudi. Si vous aviez remarqué à la sortie de l'audience, le discours de Samuel a changé et a supris les Camerounais", révèle la source.
Effectivement, le 2 octobre 2018 à 13h, le président Paul Biya a reçu les deux hommes dans son palais. A la sortie de l'audience, Samuel Eto'o a plutôt déclaré qu'il soutient la candidature de Paul Biya (la visite a eu lieu à quelques jours de l'élection présidentielle) et qu'il vote pour lui le 8 octobre 2018 car, précise-t-il, "Paul Biya a beaucoup fait pour lui et sa carrière, et qu'il est le meilleur choix pour le Cameroun actuel, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest".
Les tensions sont montées entre les deux hommes lorsqu'après les multiples tentatives de Samuel Eto'o de sauver la CAN 2019 n'ont pas pu aboutir alors que le président Biya avait rassuré la CAF et le peuple camerounais qu'il sera prêt pour la compétition africaine.
Coup de théatre le 30 novembre 2018, la CAF annonce le glissement de la CAN 2019 pour de graves retards dans la construction des infrastructure et en janvier 2019, l'Egypte a été choisie pour organiser la compétition. La nouvelle a sonné le glas de tout espoir du pouvoir de Yaoundé. Une honte, un fiasco indescriptible. Toute la colère d'Etoudi est mobilisée contre Samuel Eto'o pour avoir échoué dans sa mission de garantir l'organisation de la CAN au Cameroun.
Le pactole d'un milliard n'a donc servi à rien. Franck Biya dans son courroux, a accusé le grand 9 d'escroquerie et d'avoir dilapidé cette forte somme. Samuel Eto'o pour rectifier son tir, a encore demandé au fils du président un autre déboursement d'un milliard pour renégocier avec les grands décideurs de la CAF. Mais il a été refoulé. "Le jour, l'organisation a été retirée au Cameroun, Samuel Eto'o a demandé à la présidence de lui donner encore un milliard pour renégocier encore avec les leaders de la CA. Or c'était de l'arnaque", soutient la source. Après ce débacle, le grand 9 a attendu trop longtemps avant de mettre encore les pieds au Cameroun.